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 Isaïa Osterweil

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Isaïa Osterweil
.:: Ombre de Maria ::.

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Isaïa Osterweil


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MessageSujet: Isaïa Osterweil   Isaïa Osterweil Icon_minitime16.07.09 23:19

Nom: Osterweil
Prénom: Isaïa
Surnom: Ira
Age: 17 ans
Date de naissance: 29 du troisième mois.
Statut: Anciennement noble. Désormais Korakai
Métier: Aucun
Lieu de naissance: Le Duché
Lieu de résidence: Près de la Grande Déchue, Tsel
Lieu de travail: Aucun

*


Physique:


« Me croiras-tu si je te dis que tu es beau ? »

Il en rit, l’imbécile.
Le regard tendre, un sourire aux lèvres, il tâche de se faire oublier.

Est-il mauvais ? A le voir si paisible, on en douterait. Il se tient fièrement auprès du Rhapsode, lui murmurant quelques mots à l‘oreille, comme un étrange conseiller. Mais dans sa posture on ne devine pas l‘orgueil de sa noblesse. Bien plus qu’un ami, c’est un frère qui soutient l’aîné dans sa mission de paix. Et pourtant, pourtant… Son sourire dérange. Selah vous dirait qu’il ressemble effroyablement à son père. Le teint naturellement hâlé fait ressortir ses yeux clairs, d’un bleu ciel que l’on retrouve chez sa sœur. Ses cheveux noirs ont une coupe approximative, les mèches les plus longues effleurant le bas de sa nuque. Il s’en contrefiche. Isaïa possède cette beauté innocente, comme s’il ignorait ses propres atouts. Nombreuses sont celles qui soupirent lorsqu’il les salue gracieusement, incapables toutefois de rejoindre sa couche à la nuit tombée. Ses manières sont différentes des Korakais, aussi les plébéiens ne s'en méfie pas vraiment.

Qu’importe les vêtements, Isaïa reste digne.

Il inspire confiance, d‘un simple sourire. Un port altier, élancé, c'est un jeune homme de bonne famille. « A marier ! » Crie la mère Korakai et ses filles rient, en rêvant d‘un baiser volé. Ou bien d‘un simple geste, une attention particulière... Il faudrait pour cela être sa sœur, en répond une autre en gloussant. Mais certaines ne rient pas, se contentant de suivre du regard le jeune homme qui s’éloigne avec son pauvre chevalet. Oh oui bien sûr, on remarque bien souvent ces choses là mais on ne dit rien. Surtout quand la main s’attarde sur la hanche de Selah, que l’expression de son visage est d’une tendresse qu’il n’offre à personne. Il est si doux qu’on peine à le salir de ces quelques racontars mais même s’il les cache, Isaïa dévoile ses sentiments d’un simple regard. Les vieilles collectionnent ces indices et en rient parfois quand personne ne peut les entendre.

Bien qu’amical, Isaïa instaure naturellement une certaine distance liée à son éducation. Pourtant, face à Selah il agit avec plus de prudence. Il lui offre ses mots tendres au compte goutte, et un simple geste de sa part devient l’ébauche d’une caresse. Envers vous, il agira d’une toute autre manière, la poigne de main plus ferme, un sobre sourire aux lèvres. Cependant, il suffit de prononcer le nom d’Andréa pour qu’il change du tout au tout. Il se fige, le sourire glacial, le visage fermé, les poings serrés. Et il relève la tête comme par défi. On détourne les yeux, cherche à changer de sujet mais c’est déjà trop tard. C’est un mal qui l’habite, un démon qui sommeille en attendant son heure pour frapper de nouveau. Et pour cela, on le craint et le désire tout à la fois. Un prince certes, charmant peut-être pas. L’âme tourmentée, et cruelle malgré son apparente douceur.

Caractère:

« Crois moi, Isaïa. Tu brûleras en enfer »

Oh sans doute plus tôt que tu ne le crois. Mais, sans doute l’ai-je bien mérité. Je ne voulais que leur bonheur, même si je me fous bien des Étoiles. Pourtant, ces dernières sont les amies de ma nouvelle famille, et en leur nom, je me dois de leur offrir le meilleur. Il suffirait qu’elles changent, qu’elles cessent d’être lâche pour accepter leur part divine et agir pour le bien de tous. Pourtant, elles appellent à l’Exode, à la fuite. Étrange n’est-ce pas ? Je partage les sentiments de la majorité des Sîns mais je me devais de tuer le meneur, le démon à l’origine de cette idée stupide car il les aurait mené à leur perte. Ces pauvres agneaux qui ne cessent de voler leur nourriture et l’électricité pour l’hôpital. Je pourrais tant faire pour eux s’ils m’acceptaient enfin. Il y en aura toujours pour m’écouter d’une oreille distraite. Mais ce que je veux, c’est mener ce combat contre la milice, les nobles, ceux qui depuis peu capturent les enfants de notre famille pour en faire des esclaves.

Réaliser ce souhait m’oblige toutefois à manipuler le Rhapsode, celui que je considère pourtant comme un mentor. Si naïf, si rêveur, ce barde ne vit qu’à travers ses chants et ne semble pas voir ce qui se trame. Il possède l’attention et le charisme dont je manque. Et même si cela me désole de l’embobiner dans mes petits tours de passe-passe, je ne regrette pas vraiment. Car c’est pour leur bien à tous. Ils me jugent cruels d’avoir fait feu de… tout bois. Mais finalement, ce sont eux les monstres qui demeurent à Tsel sans agir. Cela sera sanglant et nous devrons bientôt nous battre. Je tâcherais de les y préparer. L’armée de ce démon sera bientôt mienne et je le vaincrais une deuxième fois, tel est mon principal objectif. Tsel n’était qu’une excuse pour le retrouver. Tsel demeure une excuse à tout mes actes. Et si je suis égoïste, alors je vous répondrais que mon vœu ne l’était certainement pas, contrairement à d’autres. Maria doit être vengée. Ma famille.

Ma sœur.
Même si tu ignores encore tout.


Décidé à gagner, je m’efforce de ne pas agir stupidement en restant campé sur mes positions. Je suis prêt à faire certaines concessions, notamment concernant ma mise à mort. Mais je ne partirais pas sans Andréa. Maudit, je suis voué à la souffrance éternelle. Toutefois, peu m’importe le châtiment que l’on me réserve en bas, si seulement je peux assister à son propre tourment. 1 étoile n’a pas suffit, alors ça sera 10, 20, 100 ! Je l’emporterais. Il n’y a pas de bataille sans sacrifices et je suis prêt à tous les écraser, amis et famille, si cela me permet de le vaincre. Seule ma sœur pourrait voir à quel point cet acte est un acte de bonté. Sans elle désormais, je n‘ai plus rien à perdre. Aucune faiblesse. Mais la détermination seule ne fait pas grand-chose. Il y a bien longtemps, j’ai osé franchir les grilles d’une demeure qui au final n’était pas mienne. Et je continuerais d’avancer. Je n’ai pas besoin de connaître le chemin pour obtenir la paix.

Signe particulier:

Ni tatouage, ni marques autres que les cicatrices que lui ont offert une vie de pêcheur. Il possède autour de son cou une chaîne en argent où pend un médaillon qui renferme le portrait de son ancêtre, Maria. Il ne le quitte jamais et ce dernier est dissimulé sous sa chemise.
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MessageSujet: Re: Isaïa Osterweil   Isaïa Osterweil Icon_minitime16.07.09 23:23

Histoire:


Isaïa Osterweil Mariak

Cette histoire commence par une malédiction.

On raconte qu’il y a près de 260 ans, un démon nommé Andréa arriva aux portes du manoir Osterweil du Duché. Le comte, fragilisé par le décès récent de sa femme, fut manipulé par cette créature. Elle attisa en lui un effroyable tourment, que d'autres nommeraient tendrement « amour ». Il détourna son regard de père sur sa fille, affola le cœur du pauvre homme de ses sifflements tentateurs, et ce dernier se consuma bientôt de désir envers sa douce Maria. Elle, dont le visage vaincu lui rappelait tant sa première femme. La Martyre jamais ne se permit de lui rendre ses faveurs mais ne put lui résister bien longtemps. Le démon s’en fut, et la fille devint l’épouse puis la mère. Le sang tâché de cette union passa au fils, puis aux petits fils, gangrenant l‘arbre, pourrissant les fruits, affolant les esprits de cette noble et grande famille, déchue aux yeux des plébéiens. Cousin et cousine se donnèrent la main, puis vinrent les frères et les sœurs. Nombreux furent les descendants qui y succombèrent dès les premiers mois, consumés par le pêché. Mais les années passèrent, et la malédiction se perpétua jusqu’à atteindre les dernières branches de l’arbre: Isaïa et Selah Osterweil. Oui, cette histoire débute bien tristement, mais avant que la neige ne soit souillée de cendres, il y eut un frère et une sœur. Et ce frère là était bon.

***

Isaïa avait 15 ans lorsqu'il devint le maître du domaine des Osterweil, sous la tutelle de son oncle. Deux années plus tôt, sa mère avait été emportée par une maladie des poumons. Le père s’en était allé de chagrin, peu après son anniversaire. Les bras croisés dans le dos, à la manière d’un jeune homme qui s’efforce de bien paraître, Isaïa se promenait parfois longuement dans le parc, emportant avec lui son chevalet, une toile vierge et ses peintures. Bien souvent, il fouillait la terre à la recherche de poussière, d’un morceau de charbon, d’une teinte particulière. Sa sœur lui avouait souvent qu’elle aurait aimé voir ses tableaux affichés dans l’un des corridors du manoir mais Isaïa refusait que son art soit exposé. Seul comptait le regard de sa semblable sur ses toiles. Il désirait un portrait d’elle, mais cette dernière tardait à le lui accorder. Le jeune comte ne se décidait pas à la presser, ni même à la supplier et se contentait de hocher la tête d’un air un peu déçu. Il patienterait. Isaïa avait toujours été très patient. Pourtant, le ciel si sublime sur ses toiles n’en était pas moins grisâtre et depuis peu, un désir insensé de fuite ne cessait de le poursuivre jusque dans ses rêves. Bien évidemment, c’était la malédiction qui, toute première, gangrenait son cœur.

Dès leurs 5 ans, les héritiers Osterweil assistaient au rituel de passage qui consistait à ce qu’un aîné, souvent un cousin âgé d’une douzaine d’année, leur raconte la tragédie de Maria. Une effroyable coutume, un avertissement pour les nobles qui laissaient faire cela, parfois avec le sourire, mais Isaïa se doutait bien que ce n’était qu’une excuse qu’on leur inculquait. Parfois un ordre. Forniquez, mariez vous, la malédiction sera là pour excuser vos actes les plus barbares, qu’importe le regard des autres. Isaïa avait-il été épargné ? Longtemps il l’avait cru, gardant au creux d’un médaillon volé à sa mère le portrait de son ancêtre comme un talisman protecteur. Mais au final, même lui avait succombé. Il commençait déjà à souffrir de quelques inavouables penchants à l’égard de sa sœur et s’efforçait d’éviter les contacts trop rapprochés, de crainte de se trahir. Il se réveillait souvent en sueur, sa main appelant le corps de son aînée et la chute vertigineuse ne tardait pas à suivre, déclenchant en lui un profond malaise qui avait menacé sa santé de nombreuses fois. Incapable de résister à cette attraction qui le poussait vers Selah, il s’était donc décidé à confesser ses tourments le soir, en prière, devant le portrait de la sainte, Maria bienveillante qui semblait l’aimer tout simplement. La bonne qui l’entendit un jour le prit pour un fou mais se garda bien d‘aller le répéter, de crainte de se faire chasser.

Malgré ses efforts, de nombreux gestes affectueux le trahissaient et il en vint à haïr ce démon, Andréa, qui avait fuit par lâcheté le manoir maudit Il s’était promit de le retrouver pour le lui faire payer mais ce n’était qu’une idée un peu folle. Depuis tant d’années, le démon avait bien finit par quitter ce monde. Pourtant cela demeurait un espoir de vaincre la malédiction. Il n’avait que 15 ans, et son seul désir était de protéger sa sœur. De trois ans son aînée, cette dernière commençait à attirer le regard de ses cousins et Isaïa craignait que l’un d’entre eux se décide enfin à venir lui demander sa main. Étant sous la tutelle de son oncle pour encore un an, il lui faudrait supporter son accord monstrueux sans pouvoir s’y opposer. Et cette impuissance le glaçait d’effroi. Ainsi, il commença à espérer, à contempler la ligne d’horizon. Il était fort peu probable qu’en fuyant Le Duché, ils puissent chasser la malédiction de leur sang mais la pensée qu’ils puissent demeurer simplement côte à côte, l’emplissait d’une joie secrète. Et plus tard, oh bien plus tard, dans des décennies imaginaires, il trouverait un époux digne de sa sœur pour qu’elle puisse vivre heureuse, faire un mariage d’amour. Qu’importe que son cœur saigne à cette idée. Selah ne méritait pas d’être salie par son impureté. Elle, si blanche, si innocente, comme le fut son ancêtre autrefois. La seule fleur de cette arbre pourrissant.

- « Qu’ils se gardent le manoir et leur fortune… mon oncle en sera heureux. Moi je n’en veux pas… »

Restait encore à savoir si Selah le suivrait. Quelque part, il en doutait encore. Sa sœur l’aimait, c’était certain, mais elle ne prenait pas à cœur les histoires de la famille. Cela restait à ses yeux comme des idées de petits garçons. Pour elle, tuer Andréa revenait sans doute à proclamer qu’un jour il volerait dans le ciel. Isaïa ne lui en voulait pas le croire. Il avait tant maudit ce démon, baisant du bout des lèvres le portrait fatigué de son ancêtre, que ses cousins commençaient à le taquiner à ce sujet. Tuer la bête, venger sa famille, se débarrasser de la malédiction… des contes pour enfants. Peut-être se trompait-il, mais c’était l’impression qu’il gardait de sa sœur quand cette dernière assistait au rituel. Elle avait grandit, et elle n’y croyait plus. Pour la convaincre, il lui suffirait simplement de déposer un baiser sur ses lèvres, un simple et doux baiser d’amour… Une simple gifle sèche le ramenait à la raison mais cela devenait plus difficile quand Selah lui souriait innocemment, si proche de lui, sans doute trop proche. Elle n’osait cependant pas l’accompagner dans ses promenades et il pouvait demeurer la tête basse, les sourcils froncés et le regard fatigué, sans qu’elle ne se doute de rien. Partir restait la meilleure solution. Cela ne serait pas chose aisée, mais Isaïa était décidé. Il réussirait.

Cela lui prit un an pour organiser leur fuite. Selah avait répondu favorablement à sa demande, posant pour seule condition de pouvoir emporter avec elle son précieux violoncelle. Isaïa n’avait pas cherché à l’en dissuader mais l’avait prévenu qu’il n’y aurait pas de serviteurs pour s’occuper de leurs effets.

- « Soit » , Avait-elle répondu, « je m’en occuperais seule. »

Ils quittèrent le Manoir à l’aube , emportant avec eux deux valises en plus du violoncelle dont Isaïa s‘occupa, ignorant les véhémentes protestations de sa sœur. Il se devait de la protéger, et de lui assurer un minimum de confort pendant le voyage.

- « Nous irons vers l’Ouest, en direction des villes côtières »
, Lui dit-il d’un ton assuré qui ne laissait pas de place à un doute quelconque, « J’ai bien étudié la carte de père, nous y serons en un mois » .

Et là bas, que faire ? Demander asile, frapper à chaque porte, se construire une vie loin de la malédiction. C’était son vœu d’anniversaire, et il lui sourit en amorçant le premier pas. Bientôt ils franchirent la grille du domaine. Nulle poursuite ne fut engagée après eux, ce qui les soulagea quelques peu bien qu’ils s’en soient doutés, et les jours devinrent nuits plus de fois qu’ils ne pouvaient les compter.

- « Si tu me fais me confiance, alors bientôt tu trouveras le repos au sein de notre demeure. Tu seras heureuse Sarah. »


Admirable princesse. Et le portrait de Maria ne craignait rien contre son torse.

Faisant halte dans quelques auberges, dépensant petit à petit les quelques espèces Isaïa avait prit garde d’emporter avec lui, ils arrivèrent en vue du Delta de Prâth. Ce fut la première fois qu’ils virent la mer. Accrochant leurs mains comme un salut, ils descendirent, le regard fier. Leurs pieds n’avaient pas saignés en vain. Ils étaient sales, ils firent rire quelques femmes mais d’une manière si attendrissante qu’Isaïa en eut les larmes aux yeux. Il régnait ici une paix étrange, loin des moqueries indécentes dont il avait l‘habitude. Des sourires doux, des mains tendues, et le regard curieux des habitants sur leurs pauvres corps éreintés. Le violoncelle pourtant sembla attirer bien plus leur attention et bientôt les enfants appelèrent en courant dans les rues, comme si rien au monde n’avait plus d’importance que ces deux étrangers. Ils traversèrent les rues, entourés comme une étrange procession divine et Isaïa se rendit à peine compte que les enfants, loin de se laisser submerger par la joie, les guidaient au contraire vers l’une des demeures du village côtier. Ce n’était sans doute pas un maître qui se tenait là, sur le palier, mais le comte ne put un seul instant détourner les yeux des siens.

Il était là, paisible, attendant que les deux inconnus s’approchent. Salomon aurait pu avoir son regard. Les enfants s’installèrent au sol, le sourire avide de réponses. D’où venaient-ils ? Qui étaient-ils ? Pouvaient-ils faire chanter les cordes du violoncelle ? La fille savait-elle aussi bien danser que les femmes d’ici ? Son teint était si pâle par rapport au garçon mais ils étaient si semblables dans leur posture qu’on les prit pour frère et sœur. Isaïa s’était déjà perdu dans le sourire du Rhapsode. Nulle terre ne lui avait semblé aussi familière, nul homme n’avait suscité en lui cette envie folle de se laisser bercer par ses bras. Il était comme un père, un frère et autre chose, qui dépassait de loin tout ce qu’ils avaient connu au Duché. D’un simple signe de tête, Isaïa devint son vassal, éprouvant envers cet homme une déstabilisante confiance, et aussitôt, les deux visiteurs furent les bienvenues. On les doucha, on les habilla, et ils dansèrent comme les autres bien que le jeune homme montra quelques réticences à se laisser conduire par des mains inconnues. il fallait lui faire comprendre le sens du mot « communauté », et il s’y appliqua les jours suivants. Selah jouait du violoncelle en compagnie des autres femmes, et elle paraissait si heureuse. Isaïa aurait pu la contempler jusqu’à la fin des temps.

Il se découvrit bientôt des cals au creux des paumes, signes d’une vie d’homme bien menée. Le délicat jeune homme allait pêcher avec les autres, veillait aux semences et sur le bétail. Il peignait souvent la mer, confondant le bleu des yeux de Selah avec les reflets de l’eau. Mais son unique plaisir était de s’installer en compagnie des autres garçons de son âge dans la demeure du sage Rhapsode. Et ce dernier, d’une pincée de lumière, le front éclairé par l’imagination, entonnait alors des chants étrangers narrant les histoires d’amour éperdues entre les hommes et les femmes, de celles qui n’ont pas d’âge. Il y eut des légendes qui s’élancèrent jusqu’au ciel à la manière des Étoiles et la nuit fut éclairée par un astre solaire qui éblouit Isaïa jusqu’au plus profond de son cœur. Des mythes et des racontars, des drôles d’histoires que l’on se chuchote parfois à l’oreille. Un soir comme un autre, assit en tailleur près des autres, Rhapsode prit son temps avant de commencer. L’histoire qu’il raconta ce soir là commençait par une malédiction. Mais cela, seul Isaïa le savait. Il y eut un homme un jour qui traversa le village, et cet homme n’était pas comme les autres. De ses mains jaillissaient des lucioles de bonheur et il s’était juré de rendre ses semblables heureux avant de s‘éteindre comme la bougie s‘achève après avoir accomplit son œuvre.

Quel était le nom de cet homme ?

Andréa

« Mais si le destin vient un jour à croiser nos routes,
alors je te jure Selah, que je le tuerais »



Ses pas l’ont conduit loin au-delà du désert, près d’une ville que nous connaissons tous désormais. Là bas, la vie est synonyme de lumière et les chants des habitants réchauffent la neige qui caresse leurs visages. Nous nourrissons le ventre affamé de bonheur de ses enfants. L’existence ne pourrait être plus paisible à Tsel. Isaïa n’écoute déjà plus. Isaïa n’est déjà plus là. Le jeune homme heureux de sourire se renferme et les femmes commencent à le plaindre. Il ne danse plus, il ne courtise plus, et seule sa sœur peut encore entendre le son de sa voix. Il change, il grandit, il passe à l’âge d’homme, dit-on. Mais les hommes d’ici ne souffre pas de porter le poids de leur vie. Qu’a-t-il, celui que l’on surnomme le prince bleu. Que se passe-t-il ? Une fille l’a-t-elle remercié ? Non, chuchote-t-on dans les demeures, et bien folle serait celle qui oserait se refuser à lui. Souffre-t-il d’un quelconque mal ? Non, répond-on dans les rues, son visage n’est pas gris et ses mains sont fortes. Et pourtant il erre, il réfléchit. Seul le nom du démon l’obsède au point de posséder son âme. Tant d’années de souffrance, une idée pourtant si folle, et voilà qu’on lui offre la chance de venger sa famille. Il embrasse le front de Maria et se promet d’accomplir sa revanche.

- « Tsel, ville de lumière, mais aucun d’entre nous n’a pu en goûter les délices ! Pourquoi se refuserait-on le plaisir de vivre ? Que craignons-nous ? »


Ils hésitent encore devant le train mais Rhapsode montre l’exemple, et Isaïa le suit aussitôt. Quelque part il s’en veut d’avoir abusé de la confiance du barde mais son cœur a déjà prit sa décision. Les Korakais rêvent depuis longtemps de rendre visite à cette ville lointaine. Pour eux, ces jeunes gens qui se contentent de serrer contre leur joue leurs instruments de musique, le paradis est là où se trouve la musique. La main du frère se perd dans celle de sa sœur. Non, elle n’est pas dupe, et a bien tenté de le raisonner. Mais Isaïa tient à tenir sa promesse. Peu importe que ces histoires n’aient plus aucune valeur aux yeux de sa sœur. Elle a sans doute trouvé le bonheur, mais pas la paix. Les désirs Isaïa ne sont plus que de vagues chuchotements qui effleurent parfois son ventre d’une effroyable manière quand il vient à capturer un rare instant de vie, l’épaule dénudée de Selah, la courbe de sa hanche. Cela doit cesser, en son nom, et au nom de Maria. Dans sa folie, il jure que le regard du portait s’est fait plus décidé, comme si l’esprit de son aïeule guidait ses pas. Pour sa nouvelle famille, il reste le même, bien que plus secret. Mais chacun évite de trop s’attarder sur la lueur étrange au fond de ses yeux clairs.

Le train disparaît, emportant avec lui, dans la pénombre de ses cales, des rêves et un désir inavouable. Les corneilles s’envolent.


Dernière édition par Isaïa Osterweil le 16.07.09 23:51, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Isaïa Osterweil   Isaïa Osterweil Icon_minitime16.07.09 23:29

Oh bien sûr, ma tendre Maria, cela n’a pas été facile. Mais sache que je ne regrette rien. Non rien. Même si je l’ai perdu, et cela sans doute à tout jamais. Peut-être est-ce mieux ainsi, qu’en sais-je ? Cette histoire a commencé par une malédiction. Nous méritions mieux. Après notre arrivée à Tsel, nous nous sommes vite rendus compte que l’idéal de Rhapsode n’avait été qu’une illusion. Ici, nous n’étions pas les bienvenus, mais sous la Grande Déchue, mes frères et mes sœurs ont continué à danser et à chanter. Elle aussi Maria, et elle était bien évidemment la plus belle. Les regards méfiants, les ragots ne nous effleuraient pas. Nous évitions les pierres en continuant de sourire mais je revoyais sur ces visages presque idiots de bonheur les mêmes cicatrices que je portais depuis mon enfance, depuis Le Duché. Alors, j’ai tout tenté pour le retrouver. Etrangement, cela fut plus facile que je ne le croyais. Amis des Sîns, et ces derniers comptant dans leurs rangs ces mystiques Étoiles dont je me méfierais toujours, ils ne tardèrent pas à me renseigner. Je parlais de la légende d’Andréa, et ils sourirent à la manière d’un chien satisfait par un sucre. Ainsi donc, il les dirigeait.

Cela aurait été bien stupide de ma part de les monter les uns contre les autres pour obtenir la défaite de ce démon. Je voulais bien plus que cela, un véritable châtiment qui servirait d’exemple à ces autres créatures. Ils avaient en leur pouvoir un pouvoir que je ne qualifierais jamais de don, car un don est un présent divin et nous devons nous en servir pour faire le bien. Et non pas pour maudire des innocents. Les semaines passant, j’ai vite découvert que la couverture d’Andréa n’était pas aussi parfaite qu’il semblait le croire. Certaines étoiles émettaient quelques réserves à son sujet, notamment sur Dilmun, la terre promise. Je comprenais leur réserve et eut tôt fait de me mêler aux conversations, argumentant de ci de là sans trop me faire remarquer, parfait jeune homme de 17 ans, ami de Rhapsode. Comment auraient-ils pu se méfier ? Mes arguments sont vite devenues des questions, puis des affirmations. Andréa se fichait bien du bonheur des étoiles. Il était à leur tête, et poursuivait un but des plus égoïstes. Dilmun n’était qu’un os qu’il agitait pour gagner la confiance de ses fidèles.

En vérité, beaucoup de sceptiques froncèrent les sourcils et ne tardèrent pas à m’éviter. Remettre en question les idées d’Andréa était une chose, affirmer qu’il n’était qu’un menteur en était une autre. J’ai levé les mains de nombreuses fois, essayant d’apaiser leurs courroux en arguant que je me posais simplement des questions sur le bonheur des Sîns, notamment des Étoiles Certains sceptiques étaient dès lors prêt à prendre ma défendre et j’affirmais ma prise en plaignant les victimes de la Milice, de ces pauvres enfants arrachés à leur famille, car voilà ce qu’était les Sîns en vérité, pour servir des nobles égoïstes. Mes mains tremblaient en prononçant ces mots et dans mon regard perdu, désespéré, on pouvait deviner le cri silencieux de toutes ces étoiles menacées, celles qui ne rêvaient que de fuir loin de Tsel pour retrouver la terre promise, même si cela n’était qu’un mensonge de plus. Ils n’attendaient qu’une réponse.

- « Andréa a promit de vous sauver… et pourtant, les années ont passé sans que rien ne change. Je vous le demande… Êtes vous heureux ? »


Et ce furent eux qui me donnèrent la réponse

Oh Maria, tendre Maria, il n’y en eut qu‘une, juste une étoile, courageuse fidèle, en 9 mois. Elle me promit son vœu et cilla à peine, d’une manière charmante, quand j’effleurais l’idée de sacrifier la vie d’Andréa, le menteur, pour la survie des Étoiles. Elle ne pensait déjà plus qu’à ses frères et hocha la tête en signe d’assentiment. Il ne m’en fallait pas plus Maria, pas plus d’une pour te venger. Ce soir là, j’ai dansé avec les autres, offrant même mon bras à ma sœur aînée, resplendissante. Devinait-elle le changement qui s’opérait en moi ? Oh, à vrai dire la question est bien stupide. Mais Rhapsode ne se doutait de rien et c’était là le plus important. Car il y aurait une suite, et j’allais avoir besoin de lui pour ne pas subir la vengeance des Sîns. Je m’en fichais bien cette nuit là que l’on m’offre à la mort à la mémoire de ce démon. Demain matin, nous serions libre ma sœur et moi, libre de nous enlacer sans que je ne recule mon bassin pour ne pas l’effleurer. Elle trouverait alors un époux, et moi une femme. Je commençais à vivre malgré ma traîtrise. Et au cœur de la nuit, je m’éclipsais en sa compagnie.

Elle attendit sagement dans la pénombre, pauvre Étoile qui appréhendait certainement sa fin en silence. J’avais fais porter un message à Andréa, l’attendant près du hangar désaffecté. Que le lieu soit public, et si proche des Sîns ne m’indifférait pas. Je voulais qu’ils savourent le spectacle de leur maître gémissant un pitoyable pardon. Mon sang était en feu et j’avançais vite, sa silhouette se découpant déjà dans l’ombre. Maria, a-t-il toujours été aussi beau ? As-tu toi aussi connu cette étrange souffrance, comme si tu t’apprêtais à salir quelque chose de divin ? Il ne possédait pas cet étrange charisme propre à Rhapsode mais je ne pu m’empêcher de m’incliner légèrement en guise de salut. J’avais pourtant prévu d’agir naturellement pour ne pas l’alerter mais ce bonsoir fut des plus sincères. Ma vengeance aussi. Ils étaient là, à attendre, pressés d’en finir. Mais je n’en avais pas encore terminé avec lui. Ton portrait, Maria. Je l’ai tiré de ma chemise pour lui montrer ton délicat visage.

- « Vous la reconnaissez ? »


Maria… Sarah… mes bien-aimées.

- « Il y a plus de deux siècles, vous avez livré cette paisible jeune fille au désir impur de son père… Et me voici. Devant vous. »


Croiser son regard ne fut pas si difficile pourtant j’en ressentis un incroyable malaise. Je ne me détournais pas.

- « Je suis son dernier héritier, et je ne compte pas perpétuer cette malédiction. Ainsi, ce soir, c’est au nom des Osterweil, que je vous maudis à votre tour. »


Non, je ne regrette toujours pas. Maria, repose en paix, toi et toutes les autres, celles qui ont offert leur main, mais jamais leur cœur. Cela ne sera pas le cas de Selah.

- « Je fais le vœu que tu expies tes pêchés dans les flammes, être maudit. Et que ta souffrance soit mille fois supérieure à celle qu’a enduré Maria le soir où elle a conçu son premier fils ! »


Et demain, le soleil se lèvera peut-être.


Hautes sont les flammes du bûcher tandis qu’à Tsel on hurle, et on hurle encore. Vengeance, crient-ils tous. Cherchent-ils à éteindre le bûcher ? Je me contente de savourer le spectacle, le médaillon au creux de mes mains. Tu me contemples mais je n’ose pas croiser ton regard de peur d’y lire quelque chose d’affreux. Je doute ? Oh sans doute une seconde. Pour toute une vie. L‘Étoile s‘est enfuie bien au-delà des nuages, dans un cri atroce, et la nuit sombre laisse voir un feu visible jusqu‘à l‘autre bout de la ville. Andréa est mort ce soir, mais le rire apaisé ne franchit pas mes lèvres. Je pleure. Rejoindre Selah me semble une bonne idée et je recule d’un pas, la neige craquant sous mes pieds. Lentement, la cendre s’y mêle, écoeurant mariage. Et je ne suis déjà plus un frère. Je me détourne du corps calciné qui s’effondre enfin pour rejoindre la Grande Déchue. Mon cœur est trop affolé pour que je puisse l’interroger. La malédiction est-elle levée ? Je le saurais bientôt. Ni danse, ni chant, juste les regards de ma famille, et Selah qui repose à terre. Je l’ai cru morte avant de comprendre que c’était moi le défunt. Maria, je te jure qu’elle n’a pas semblé me reconnaître.

J’ignore ce qui a bien pu se passer. J’aurais du savoir que les démons ne s’éteignent pas ici, que cela aurait été trop simple. Mes heures sont comptées. En ce jour, les Korakais me défendent mais cela ne durera pas. Les Sîns me veulent. Il a exigé ma tête, assit sur son trône, un cruel sourire aux lèvres, cette bouche qui autrefois appartenait à ma sœur. Il n’y a plus que lui dans cette enveloppe charnelle. Mais je jure Maria, de le tuer une deuxième fois. Selah a déjà disparu, et les nuits furent longues de deuil avant que mon esprit apaisé n’en vienne à cette terrible solution. Il y aura bien d’autres Étoiles pour douter Il y aura toujours une oreille pour écouter les murmures perfides dans la pénombre. Qu’importe que les nuages soient si sombres. Ils dissimulent pour l’instant mon véritable visage. Je ne leur veux pourtant aucun mal mais voilà bien la souffrance de l’incompris. Comme je te ressemble Maria. Bientôt, Tsel s’illuminera sous la clarté de l’ange solaire. Les cloches sonneront. Il y aura d’autres sourires et des mains apaisantes. La paix viendra, et avec elle mon salut.

Ne reste qu’un violoncelle aux cordes arrachées.
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MessageSujet: Re: Isaïa Osterweil   Isaïa Osterweil Icon_minitime17.07.09 9:31

Fiche validée ^^ Bon jeu ![i]
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