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 Une nuit sans étoile.

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Joaquim
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Joaquim


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MessageSujet: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime22.10.07 23:32

Une nuit noire.
Une nuit qui a depuis longtemps perdu ses étoiles.


Et celle-là ?

Celle-là, ce n’est qu’une étoile sans nuit.
Une étoile sans éclat.


Reflet terne d’un miroir brisé.

Joaquim.


Jeune danseur plein de grâce
Obstiné rêveur qui pleure une étoile
Artiste qui a perdu son âme.
Que reste-t-il quand les étoiles s’éteignent ?
Une souffrance, un vide
Insondable, infini
Mais

Mais Joaquim est seul, mais Joaquim


Comment faire un pas lorsque l’on a perdu sa boussole ?

Mains dans les poches.
Corps perdu dans un manteau sombre qui traîne dans la neige.
Pas lents, réguliers, sans endroit où aller.
Tête penchée.
Regard dans le vide.

Vert de l’émeraude. Vert, éclat de pierre.

Perdu dans le vide, perdu dans le noir.
Perdu dans la nuit sans étoile.

Sa vie est faible. Sa vie est coupable.
Le sang bat à ses tempes et lui rappelle son cœur à elle. Son petit cœur qui cognait si fort et si vite, son petit cœur qui s’est éteint tout doucement par une nuit sans vie.
La petite étoile
La petite
Ash’â


Ash’â es-tu là ? Quelque part ?
Vois-tu ton frère qui pleure de t’avoir perdu ?
Le vois-tu cet être perdu qui cherche la lumière ? La lumière de tes yeux, de tes rires, de tes mains si douces.
Vois-tu les larmes qui se sont tracées sur son visage alors qu’il te regardait partir, qu’il te regardait mourir ?

Nuit noire. Nui sombre. Nuit de ténèbres. Nuit d’éphémères. Nuit de tristesse. Nuit de larmes. Nuit de cris.
Nuit noire.
Nuit sans étoile.
Nuit où l’on aimerait chercher où aller.
Nuit où l’on aimerait chercher un reflet.
Nuit où l’on aimerait chercher qui l’on est.


Qui est cet être sombre ? Qu’a-t-il encore à vivre ? Qu’a-t-il encore à souffrir ?

Quelques flocons de neige sur le manteau.
Quelques flocons de neige sur les cheveux.
Quelques flocons de neige sur les cils.
Quelques blancs sur le noir.


Joaquim

Et il danse.

Tout à coup ?
Oui
Comme ça ?
Oui
Là ?
Oui
Dans la rue ?
Oui
Sans musique ?
Pas tout à fait…

Il danse. Tourne. Et lève les yeux. Lumière de son vert, lumières de ses larmes, lumières de son être dans la nuit vide, dans la nuit noire.

Et il danse.

Souffle faible. Gestes fins.
Tremblants.
Oui, tremblants, légèrement tremblants.
Mains. Bras. Corps.
Arabesque. Cambrures. Arcs.
Tourne Elance Elancé Doux Fin Délicat Adroit Vertueux Merveilleux Tendre Brusque Changeant Enivrant Enivré Envoûtant Déroutant Dérouté Dansant Harmonie Tranquille Gracieux Exquis Esquisse Peinture Mélodie Mélancolie Tristesse Profond Ténébreux Souffrance Haine Colère Joie Exultation Brûlant Criant Désespoir Volupté Virevolte Vole Envole
Oiseau sans aile.

Il perd son manteau.
Sa chemise est presque un lambeau.

Et il danse.

Il danse parce qu’il pleure.
Il danse parce qu’il a mal.
Il danse parce qu’il l’aimait.
Sa petite étoile, sa petite sœur.

Et il danse, il danse, il danse, il danse, il danse

pour elle.



[Libre]

[hj: musique à l'origine et ambiance du post.
Aaron ~ Le tunnel d'or.]


Dernière édition par le 11.11.07 13:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime29.10.07 13:23

Le docteur marche. Un pas, puis l'autre. Et un autre, qui suit un prochain. Et la cadence est lente, mais appliquée. On ne la devine qu'à bien écouter. Des pas coupants, brefs, singuliers. Des pas charmants, des pas d'homme en quête de quelque chose. De quelqu'un.

C'est la nuit, la nuit d'encre. Mais de l'encre, il en a dans son sac. Avec une plume. Il ne cherche donc pas d'encre, ni d'oiseaux. Il cherche ce qu'il manque à la nuit. Une étoile ou un cri. Elle est bien vide, cette nuit.

Pas à pas, il cherche. Et puis, là, il voit un homme. Un danseur encensé par une musique imaginaire. L'imagination de Chuck ne fait qu'un bon. Il murmure et Mr. Hook s'immobilise. Grande ombre immobile qui se dissimule dans la nuit. La nuit, elle ne rit même plus. Elle est aux abois. Larmes de joies ou larmes de sang ? Une nuit coupée au scalpel ou une nuit anesthésiée?

L'oeil bleu (mais le regard noir) et l'odeur isolée, il s'approche de l'homme en portant une main à son chapeau, prêt à saluer. Il reste stable, devant lui. Visage blanc, visage de cendre. Visage de super-nova et de cataclysme tabagique. Bref, il s'appuie contre une attente. Si celle-ci est trop grande, il toussotte et attire l'attention. Mais déjà, ses mains rêvent, teintées de souvenirs et d'anciennes salissures.

Bref, il attend.


Dernière édition par le 12.11.07 17:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime11.11.07 13:35

Joaquim danse, et danse encore. Emporté, transporté, par sa tristesse, par sa souffrance.

Il se battait pour elle, il vivait pour la protéger. Maintenant elle est morte, et il ne lui reste plus rien.

Alors il danse pour elle, il danse parce qu’il lui a promis, il danse parce qu’elle lui a demandé, il danse parce que quand son corps vibre il a l’impression de sentir le doux regard de sa sœur posé sur lui.

Vague sombre sur un sable blanc et pur.
Sapin noir, planté au milieu de la neige. Caressé par un vent frais.
Larme d’un enfant perdu, sur la neige de ses souffrances.

Il se perd dans sa danse, se perd dans la nuit où perlent ses larmes.


Soudain.

Son regard capte une lueur. A-t-il entendu un toussotement ?

Il y a quelque chose, il y a quelqu’un. Quelqu’un qui l’observe. Alors Joaquim s’arrête, se fige et regarde cet homme. Un manteau sombre le cache dans cette nuit noire, mais la blancheur de sa peau le révèle.

Joaquim fait un pas et se fige, il sent comme une colère l’envahir, colère d'avoir été surpris, d'avoir été observé, colère que quelqu'un ait vu, ait osé regardé sa danse, cette danse qui n'était pour personne d'autre que sa soeur, colère que sa soeur ne puisse pas la voir alors qu'un inconnu avait osé le regarder.


" Qui vous a permis de m’observer ? Qui vous a permis de me regarder danser ? "


Il fait encore un pas.

Il s’avance encore. C’est à ce moment que son regard est attiré par une autre lueur. D’autres yeux brillent dans le noir, situés bien plus haut, au-dessus d’un léger trait argenté. Joaquim lève les yeux et se demande ce qu’il peut bien être en train d’observer. Il décide de se rapprocher.

C’est un animal ? Il est immense, quelques traits proches des humains, mais un épais pelage sur tout le corps et des bras très longs sur lesquels il s'appuie.

La surprise a laissé place à tout le reste, il en oublie l’inconnu qui l’a dérangé. Et reste figé à observer cet étrange animal.


[coucou, merci d'être venu, et désolé du retard, j'ai eu une absence non signalée, désolé]
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime11.11.07 17:03

Son ébahissement est exemplaire. Ses haillons sont parfaits. Cette nuit, encore courte, brille déjà d'une lueur ou d'un leurre. L'heure n'est pas à l'égarrement. Semblable au mouvement mécanique d'un piège lorsqu'il est enclanché, Chuck prend son chapeau et le descend, bien bas. Dans sa voix, une promesse de second plan et un ton de gentil-homme. Sa chevelure est foncée et reluisante de quelques liquides incertains. Dans son autre main, sa petite valise prend, un instant, l'apparence d'un crâne d'ébène ou d'un symbole incompréhensible.

- Bien le bonsoir, cher danseur. ... Pardonnez-moi de vous avoir ainsi dérangé, mais sachez seulement que si vous vouliez danser loin des regards égarrés, il fallait danser chez vous et non dans un endroit public.

Il profite de la surprise du jeune homme pour avancer d'un pas, le détaillant ainsi avec plus de précision. L'odeur du tabac, porté par le vent. Les joues fatigué de ce danseur, encore humide de tristesse et de nostalgie. Et, surtout, ce désespoir qui lui transperçe l'esprit.

- Sinon, je suis bien content de faire votre connaissance. Vous avez là un talent pour la danse des plus impressionnants. ... Il est, si je puis me permettre ce commentaire, dommage que vos vêtements soient dans un si piètre état, cela enlève un peu au charme de vos pas.

Mr.Hook observe aussi celui qui l'observe. Les yeux noirs et lourds du macaque ressemblent à d'énormes billes brûlées. Un court instant, il fait un pas et s'amuse de la réaction de Joaquim. Ombre massive se déplaçant à l'arrière de son maître. Cette ruelle est bien sombre.
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime11.11.07 18:12

Une voix frappe l’obscurité de la nuit. L’inconnu lui parle. Cela surprend Joaquim. Il n’est plus habitué à la présence des autres. Il n’est plus habitué à entendre la nuit se percer de la voix d’un autre.
Joaquim tourne la tête et fixe l’étranger d’un regard brûlant de colère. Il se fige quelques instants. Laissant résonner l’étrange voix à ses oreilles. Il y a quelque chose de troublant en elle, en ce personnage.
Et puis, il est si poli, ce n’est pas chose courante pour quelqu’un de la basse ville.
Joaquim l’observe longuement. Cet homme lui fait une impression déroutante et plutôt désagréable. Il ne sait pas trop pourquoi, mais il ne se sent pas à l’aise en sa présence.
Son regard reste sur la valise que l’homme tient dans sa main. Il se demande ce qu’elle peut bien contenir. L’homme serait-il en voyage. Pourquoi passer par la basse ville à cette heure-ci ?
Ses mâchoires se serrent et ses yeux remontent lentement vers le visage de l’homme.

Encore quelques instants, et Joaquim claque dans l’air d’une voix sèche où il tâche de cacher sa gêne et son malaise. Il n’aime pas l’aura que dégage cet homme.


" Mais je suis chez moi. "

Joaquim n’avait pas vu que l’homme s’était approché. Il l’avait observé aussi. Il voulut monter son désaccord, mais il ne dit rien. D’une part parce qu’il l’avait déjà dit en vérité et puis n’avait-il pas fait la même chose. Bien que le regard de l’homme semblait beaucoup plus perçant que ne pouvait l’être celui de Joaquim. Les yeux brillant d’humidité, la peau pâle parsemée de gouttes d’eau salée, il sent l’air frais les entourer bizarrement, comme pour les couper de la rue, pour le laisser piégé en compagnie de cet être inquiétant. Il fronce le nez en sentant l’odeur de tabac froid, ce genre d’odeur qui s’accroche à vous et semble vous poursuivre, comme pour vous dénoncer, annoncer aux autres ce que vous avez fait, ce que vous êtes. Mais il finit par s’y habituer, par ne plus y penser. Il est habitué aux mauvaises odeurs de la basse ville.

La nuit retentit à nouveau de la voix dérangeante de l’homme qui observe Joaquim.

Joaquim baisse la tête et observe les restes de sa chemise. Il ne sait même pas comment elle s’est retrouvée dans un tel état. Il ne faisait plus vraiment attention, ni à ses affaires, ni à lui. Alors il agrippa fermement le col est tira violemment, arrachant les derniers morceaux de tissus, ne laissant qu’une peau pâle, et nue.

Et ce fut ce moment que choisi un vent frais pour souffler et ainsi permettre au froid de mordre cette peau, maintenant entièrement découverte. Malgré lui, Joaquim trembla légèrement, il fut parcouru de frissons qui hérissèrent les poils de ses bras.
A ses pieds gisait maintenant sa chemise déchirée.

Il releva la tête et fixa à nouveau son regard sur l’étranger.


" C’est mieux ? "


Dans la nuit, un mouvement attira son attention et le fit sursauter. L’animal qui accompagnait l’inconnu avait bougé. Joaquim recula d’un pas, fixant l’animal d’un regard où se lisait de la surprise et une légère crainte.
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime11.11.07 19:04

(Et est-ce que Joaquim a une étoile sur le corps en tant que reflet d'étoile ?)

La voix du jeune homme n'aurait pas pu être moins claire. Avernteous en ressentit même un indiscernable frisson qu'il camoufla avec brillo. Un sourire se dessina ou, plutôt, se tailla sur son visage d'insomnie. Des dents d'os, vaguement jaunie en cette nuit, logées dans une bouche aux lèvres minces et intelligentes.

- Naturellement, nous sommes tous chez nous en cette basse-ville. Et nous y retrouvons tous des souvenirs lorsque nous posons les yeux sur la crasse, le sang et les drames qui s'y jouent.

Car, bien qu'il était socialement admis dans la ville noble, le docteur avait toujours trouvé l'art qu'on y développait trop... beau. Il trouvait la beauté dans la laideur et l'esthétisme dans la maladie. La souffrance, selon lui, était essentielle au développement intellectuel et, de façon plus globale, à l'argumentation d'une métaphysique pure et dénudée de ses artifices humains .

Une lueur étrange anima son regard lorsque celui-ci laissa choire sa chemise. Son torse abhorrait une ossature bien délimitée; le genre d'ossature dont les chirurgiens se réjouissent lorsqu'ils ont à pratiquer une chirurgie à coeur ouvert ou un draînage de pierre au foie. Bref, il adopta le silence durant quelques secondes et le repoussa, père indigne, à la vue de l'air effrayé qui venait de se plaquer sur le visage de JoAkiM. Le sourire avait disparut et laissé place à un rictus interrogateur.

Il suivit son regard et ne put s'empêcher d'échapper un rire, qui se voulait franc et amusé, en prenant conscience que sa crainte découlait de la présence de Mr.Hook. Un charisme de seringue, un ton sympathique.

- Mais mon cher, n'ayez point peur de ce lourdeau de Mr. Hook... Il ne vous fera aucun mal et il est même disposé à vous étreindre si vous le lui demandez avec gentillesse. ... Quoi qu'il en soit, cette nouvelle tenue serait sans doute la plus utile pour vos pas de danse, mais par cette température, vous risquez de ne pas danser bien longtemps et de vous engeler les membres. ... Or, il serait plutôt triste de gâcher votre talent par un coup de froid, n'est-ce pas ?

Le vent souffla, à nouveau. Le sourire était revenu et la politesse était aussi habile que le toucher de la grande faucheuse. D'un autre pas, Mr. Hook avança et s'immobilisa à un pas de gorille du docteur.
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime11.11.07 20:10

Le sourire qui apparut sur le visage de l’inconnu frappa Joaquim d’un frisson nauséeux de gêne. Il prit une étrange lueur dans les ténèbres de la nuit et le jeune danseur fut encore plus mal à l’aise. Ce n’était pas tellement l’inesthétisme de celui-ci qui le dérangeait. Joaquim avait vu toute sorte de choses à traîner dans les rues, mais c’était surtout ce qu’il semblait cacher, l’impression qu’il dégageait. Joaquim n’appréciait pas la façon dont l’inconnu l’observer.

A personnage étrange, discours étrange.

Joaquim ne sut que penser de ce que l’étranger lui dit sur la basse-ville. Cet homme venait de la basse-ville ? Joaquim se disait qu’avec l’apparence qu’il avait, cela était possible, mais ce qui le surpris vraiment c’était la façon dont il en parlait. Il était rare qu’on parle comme cela de la ville basse, il avait du mal à concevoir qu’on puisse apprécier cette crasse et cette misère. Ces immondices à chaque coin de rue et de voir des enfants sales mourir de faim.

Il ne vit pas le regard de l’homme changeait lorsqu’il découvrit son torse. Et il est certainement préférable qu’il n’ait pas vu cette lueur, car cela n’aurait fait qu’augmentait son inquiétude et sa gêne.

Mais ce qu’il remarqua, c’est le rire visiblement amusé que lui procura sa crainte. Ceci eut pour résultat de le mettre en colère et de lui faire encore plus serrer la mâchoire. Il serra les dents et tenta de reprendre un air sérieux, et détaché, tandis que la voix de l’étranger se mettait à faire vibrer l’air à nouveau.

L’animal avait donc un nom. Cette situation était vraiment perturbante. Et cet être ne plaisait décidément pas à Joaquim.
Il décida d’essayer de ne plus faire attention à l’animal, à ce M. Hook. Il n’était pas vraiment rassuré, mais ne voulait pas le montrer et préféré s’attacher à la deuxième partie de ce qu’avait dit l’inconnu.
Joaquim avait froid et frissonnait. Il était du genre à aimer la fraîcheur, mais là, la morsure qu’il sentait presque jusqu’à ses os était trop vive pour être agréable. Cependant, il refusa de faire les quelques pas qui le séparaient de son manteau, par défis, par provocation, parce qu’il ne voulait pas faire ce que lui conseillait cet homme qu’il avait décidé de ne pas apprécier, sans réellement chercher de raison.


" Et qu’est-ce que ça peut vous faire ? "
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime11.11.07 21:07

- Voyez-vous, mon cher, avant d'être amateur d'art, je demeure tout de même médecin privé. ... Je suis d'ailleurs étonné que vous n'ayez jamais eu l'occasion de nous croiser en plein jour, moi et Mr. Hook, lors d'un de nos nombreux déplacements à domicile.

Encore une fois, le gorille s'avanca de nouveau, maintenant très (trop) près du manteau du danseur. Le sourire demeurait, ici synonyme d'un dérangement psychologique encore incertain et presque "normal". De plus en plus, Chuck sentait que la situation tournait à son avantage.

L'étrange symbole qu'il avait proche de l'oeil droit avait, dès le départ, piqué la curiosité de notre docteur tout en lui injectant un implacable désir de l'examiner. Il ne bougeait pas. Ses mots coulaient, toujours aussi mystérieusement fluides.

- Et c'est justement pour cela que je suis attristé de vous voir si fragile face à ce vent. Vous dansez si bien, une toux vous empêcherait sans doute d'être au mieux de votre performance. ... Rester à l'extérieur par une telle nuit, quelle idée ! ... Mais dites-moi, avez vous un endroit où dormir ? Des vêtements propres ? Quelques nourritures pour dispenser votre panse de la faim ?

Le vent soufflait, désormais, avec une toute nouvelle force. Les nuages, de plus en plus lourds, promettaient une pluie drue et froide. Une pluie douloureuse, une pluie malheureuse. Une pluie de cendres mouillées et de sourires brisés. De plaintes sans réponses. De cadavres d'enfants et de soeurs perdues. De vers et d'agonie.

La nuit s'annoncait savoureuse.
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime12.11.07 0:20

Joaquim réfléchit quelques instants et scruta dans sa mémoire pour voir s’il n’avait pas effectivement déjà vu ces deux êtres quelque part. Il ne trouva aucune trace d’un tel événement dans sa mémoire et se dit qu’il s’en souviendrait si ça avait été le cas. Mais, il fallait bien l’avouer que les dernières années de Joaquim avait été plutôt mouvementées et il était tout à fait plausible qu’il n’est pas remarquer même la personne passant le moins inaperçu. Quoique l’homme en lui-même pouvait passer inaperçu au milieu de la foule, mais son compagnon non, surtout qu’il devait dépasser n’importe quelle foule d’au moins un mètre.

" J’avais autre chose à faire que de remarquer un malade et son M. Hook. "


Il était étonné que cet homme soit médecin. Enfin étonné et surtout désolé pour ses patients. Dans son image un médecin devait être prévenant, chaleureux, accueillant et réconfortant. Comment pouvait-on laisser cet homme vous soigner, vous toucher ? Cette idée fit grimacer Joaquim d’horreur et de dégoût. Comment un homme qui ne s’occupait pas de ses dents pouvait nous guérir ? En plus il était médecin privé, cela voulait dire que les gens acceptaient et payaient pour être soigné par lui. Dans une clinique, on pourrait peut-être comprendre, les gens n’avaient pas le choix. Mais choisir un être si étrange, si dérangeant, et lui confier délibérément sa santé, il fallait vraiment être malade.
Ce monde était vraiment affreux et détestable. Un monde de merde, pour une vie de merde. Un monde où l’on était obligé de faire appel à un médecin qui avait une dentition douteuse, était un monde qui ne pouvait pas tourner rond.

Joaquim sentit le mouvement de l’animal, et bien qu’il avait décidé de l’ignorer un peu plus tôt, il ne put s’empêcher de regarder ce qu’il faisait. Il se déplaçait. Joaquim ne comprenait pas vraiment ce qu’il faisait. Puis il remarqua quelque chose non loin de M. Hook, son manteau. La situation était beaucoup trop étrange pour qu’il ne l’ai pas fait volontairement. Mais pourquoi ? Que comptait-il faire ? Joaquim frissonna en imaginant M. Hook tendre le bras, ramasser son manteau, s’approchait de lui et vouloir le passer autour de ses épaules. Il trembla légèrement, en imaginant ces immenses et puissantes mains sur ses épaules. Il se rendit alors compte qu’avec cet immense animal, qui devait représentait environ l’équivalent de douze Joaquim ; et cet homme étrangement poli et, il fallait l’avouer, vraiment inquiétant, la situation n’était pas vraiment à son avantage.

Il ne savait pas que penser de l’intérêt, feint ou non, que semblait porter le médecin à sa santé. Il se dit que s’il s’intéressait vraiment à la santé de Joaquim, c’était inquiétant et passablement gênant. Pourquoi un inconnu s’intéresserait à sa santé alors qu’il n’avait rien demandé? Si c’était un quelconque serment qui le poussait à vouloir soigner et aider tout le monde, Joaquim préférait que cela ne le concerne pas et que le médecin se contente de s’occuper de ceux qui était prêts à payer pour ses soins.
Et s’il faisait semblant de s’inquiéter du bien-être de Joaquim, et bien… cela était encore plus effrayant.

Bien sûr il était inquiet, mais il finit par se calmer et par se dire qu’après tout il ne pouvait pas risquer grand-chose, ou du moins rien de si terrible.

L’emprisonnement ?

Comment être moins libre qu’en errant sans raison de vivre.

La souffrance ?

Il souffrait déjà chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour.

La torture ?

Il se détestait tellement qu’il ne serait jamais assez puni à ses yeux.

La mort ?

La vie lui était insupportable et détestable.

Quand il réalisa cela, tout se détendit et s’allégea, et le froid plus perçant apparu comme la tape d’un ami dans son dos. Qu’il soit malade, il cracherait enfin cet air qu’il ne devrait pas avoir le droit de souiller de sa présence. Comment pouvait-il vivre de toute façon sans sa boussole ?

Il planta son regard dans le bleu du Docteur. Il put enfin prendre un réel air de défis, plein d’assurance et de mépris. Maintenant qu’il avait pu lutter contre le stupide réflexe humain de vouloir protéger sa vie aussi insignifiante et misérable soit-elle contre la douleur ou la fin.


" Ma santé ne vous regarde pas. Vous avez beau être médecin, je ne vous ai pas engagé pour me soigner. Et, croyez bien que je ne le ferais jamais. "


Il croise les bras. Détaché, se concentrant sur l’étranger, le fixant intensivement du regard, il en vint à ne plus faire attention au froid.


" Et, cela ne vous regarde pas non plus de savoir où je vis, ce que je mange ou comment je m’habille. "
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime12.11.07 17:30

Le petit se débat. Pendant un instant, l'image d'un poisson dans un filet qui tente, en vain, de se débattre lui traverse l'esprit. Situation analogue. Et maintenant il crache une insulte ? Chuck s'attrista un court instant d'un tel comportement et puis jetta un coup d'oeil amusé à Mr.Hook.

- Alors, Mr.Hook, il semble que notre jeune éphèbe morde à une main pleine de générosité.

Il fit deux grands pas à l'encontre de l'énorme singe. Son sourire était horrible, metteur en scène jubilant à la vue de son oeuvre. Et le moment de la chute du rideau approchait avec un délice étonnant.

À chaque fois, Chuck se disait que la vie valait la peine d'être vécue. Il reposa son regard de glace sur le jeune homme et son torse nu. Un autre frisson le traversa, particulièrement adressé au teint livide de sa peau et, celui-ci, un peu plus apparent. Sa voix se faisait gentille et offusquée.

- Je dois m'avouer quelque peu.. déçu de votre comportement et de votre manque de coopération. ... Nous allons partir, mais, avant cela, Mr.Hook va vous redonner votre manteau.

Le macaque ramassa le vêtement et se dirigea d'un pas lent vers l'homme, talonné de près par Avernteous. L'ombre de l'ombre. Pendant un instant, JoAkIm perdu l'homme de vue. Le vent se transforma en une plainte rude et rocailleuse.

- Au juste, avez-vous un prénom ?
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime12.11.07 19:51

Joaquim ne bougea pas, restant immobile. Il sentait monter une étrange chaleur et une désagréable sensation dans sa gorge. Enervé à l’idée de ce que cela pouvait présager, il tâchait de ne pas y penser et se forcer à ne pas se racler la gorge. Inspirant lentement, le plus profondément et le plus calmement possible, bien que l’air glacial lui brûlait à chaque fois la gorge et les poumons. Il gardait son regard fixe, à la fois détaché et dédaigneux.

Il se mit sur la défensive lorsque l’homme se déplaça, tâchant de ne pas le quitter des yeux. Qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir ? Et que regardait-il comme cela ?
Il intriguait beaucoup Joaquim, même si celui-ci ne voulait pas se l’avouer. Il était curieux, mais sentait quelque part qu’il ne valait mieux pas. Et il avait hâte d’être seul pour enfin pouvoir se couvrir et chercher un peu de chaleur. Car, il fallait l’avouer, il se gelait complètement. Il serrait les dents pour ne pas qu’elles claquent. Il avait la chair de poule, et ses bras croisés n’était pas dû qu’à l’attitude qu’il voulait se donner, mais également à l’envie qu’il avait de frotter ses bras pour essayer de les réchauffer un peu. Il avait l’impression d’être en train de se transformer en glaçon. Sa peau semblait à la fois, le brûler et le piquer, et en même temps elle était comme dépourvue de sensation. Il s’engourdissait de plus en plus et n’aurait pas été étonné de voir de la glace recouvrir son torse et son visage. Ses yeux pleuraient et son nez coulait. Mais il ne devait pas le montrer, il ne pouvait pas le montrer. Et il s’efforçait de ne pas trembler, mais savait qu’il ne tiendrait pas longtemps.

Aussi il fut presque soulagé d’entendre l’inconnu lui dire qu’il allait partir.

L’immense animal ramassa son manteau et, accompagné de l’étrange étranger, il se dirigea vers Joaquim qui ne put retenir ses jambes de faire un ou deux pas en arrière. Car, même s’il avait décidé qu’il n’avait rien à craindre, il est toujours difficile de lutter contre ses instincts, en particulier s’il s’agit de l’instinct de survie. Joaquim parvint finalement à maîtriser ses jambes et fit plus ou moins comme s’il n’avait pas bouger d’un millimètre. Et fut si concentré sur le fait de ne pas montrer sa souffrance, qu’il ne fit plus vraiment attention à l’homme, ni à son envie de le garder toujours à vu.
Le vent choisit ce moment pour se faire plus rude, plus sournois, plus violent, et plus déchirant de froid. Joaquim crut qu’il allait se casser les dents à force de les serrer. Il ne voulait pas grelotter devant cet homme, mais son corps, lui, en avait considérablement envie et la lutte ne donnerait pas Joaquim pour vainqueur très longtemps. Mais il devait se retenir, c’était bientôt finit, il récupérerait son manteau, l’homme partirait, et Joaquim pourrait enfin réchauffer son corps. Corps qui, pour le moment, haïssait son propriétaire pour la torture qui lui était infligée. Joaquim, lui, pourrait crier de douleur tellement la morsure du froid était violente.

Notre jeune glaçon en devenir détesta l’inconnu encore plus lorsque celui-ci retarda son départ avec une nouvelle question. Dans l’esprit de Joaquim la première réponse qui lui vint fut : ‘casse-toi !’. Bien entendu, il eut encore assez de maîtrise sur lui-même et son corps pour ne pas laisser cette phrase sortir et il se dit que la meilleure façon d’en finir le plus vite possible était de répondre tout simplement. Aussi, avec un effort qui ne fut pas exempt de douleur, il entrouvrit les lèvres et lâcha dans le vent le plus fort qu’il put afin de ne pas avoir à se répéter :

" Joaquim. "

Lorsqu’il s’apprêta à refermer la bouche, une grande goulée d’air froid s’y engouffra violemment semblant arracher sa gorge dans son passage et ouvrir ses poumons. Ses dents claquèrent deux fois avant qu’il ne les cèle à nouveau. Il resserra l’étreinte de ses bras.

Alors, comble de désespoir pour Joaquim, son corps finit par le trahir et se rebella comme pour donne raison au docteur. Une toux, d’abord simple raclement de gorge, se mit à secouer son corps et à se forcer un chemin jusqu’au dehors, se fichant complètement de la volonté de Joaquim. Elle secoua les poumons, fit vibrer la gorge, et résonna dans l’air et dans le vent qui sembla se taire comme pour mieux l’écouter. Elle percuta Joaquim et la nuit comme symbole de la victoire de l’inconnu, triomphe de sa connaissance et de sa politesse sur la méfiance et l'entêtement de Joaquim.
Bientôt petite toux devint grande et se mua en arrachement de poumons.
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime22.11.07 2:30

- Bien, je déteste les cadavres anonymes. . Mr.Hook, procédez je vous prie.

Sa voix avait précédé la toux, rapide et surprenante. Mais la voix avait été précédée par un bruit étrange, plus ou moins appropriée à la situation. Un bruit de plastique. Un autre mécanique. Un bruit difficile à préciser pour une oreille inexpérimentée. Un bruit de gants de latex qu'on enfile,

Comme un réflexe, la bête se rua sur l'homme. Avant d'ordonner, Avernteous avait bien prit soin de s'assurer que l'endroit était désert. Disons que de tels racontards auraient été une mauvaise publicité pour sa clinique. Quoi qu'il en soit, Mr.Hook était habitué à poser ces gestes. Il lui prit la tête d'une main et le souleva du sol en lui plaquant l'autre patte sur la bouche pour que le petit oisillon ne s'égosille pas trop, déjà qu'il toussait.

Un sourire de talc s'était dressé sur le visage de l'homme et il observait, avec un regard complice, son nouveau sujet d'observation. Si JoAkiM gigottait, Chuck l'inviterait à s'immobiliser. S'il ne s'immobilisait pas sous les assauts de sa politesse, les bras noirs et poilus de Hook se chargeraient de le calmer.

D'un geste lent et appliqué, il déboutonna son manteau et l'ouvrit, répendant une poussière blanche dans l'air froid. Le vent riait. Sa voix n'avait pas changé d'un ton, toujours aussi aimable et horriblement chaleureuse. À mesure qu'il insérait ses mots hors de sa bouche, un tintement d'obsession semblait se développer dans ses yeux.

- Voyez-vous, cher Joakim, je suis avant tout un docteur, mais je ne peux m'empêcher d'avoir quelques noirs penchants pour quelque chose d'un peu moins correct, si vous me permettez l'expression. Quelque chose de sensible et mystérieux. Un acte qui peut apporter souffrance, amour, passion et émerveillement. Un acte qui donne envie de s'envoler et de voleter dans toute la crasse et la mort, atteint d'une fiève sensuelle et rude, à la fois. Quelque chose de merveilleux et d'effarant, d'horriblement organique.

Sa main s'était glissée dans une des poches intérieures de son manteau et en avait ressortie une seringe emplie d'un liquide pourpre et solennel. Ses yeux, bleus, s'exorbitaient à l'encontre de ce corps et de ces muscles blancs de froideur et de frayeur. Son sourire s'était ennivré, désormais carnassier.

- Et cette chose, mon cher Joakim, a un nom bien simple mais tristement sous-estimé; il est ici question d'aRt ! ... Mr. Hook, voulez-vous bien me tendre ce bras ?
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime21.02.08 11:47

La toux s'avéra n'être qu'un soucis très secondaire. Et la maladie n'était pas le plus grand danger qu'il avait à craindre ce soir. Et il semble qu'il n'a été capable d'en éviter aucun.
Le corps encore tremblant mais la toux apaisée, Joaquim n'eut pas le temps de reprendre ses esprits et de prendre à nouveau un air de défis et de dédain, que la surprise écarquillait ses yeux et figeait son visage. Une main gantée l'avait violemment et puissamment saisi à la tête et il avait maintenant les pieds qui se débattaient follement à quelques centimètres du sol. Il se débattait, agitant ses jambes, tentant de frapper l'étrange animal qui ne semblait pas faire d'effort pour le maîtriser. Il aurait bien crier, mais le bâillon froid et aseptisé qu'il avait sur les lèvres était pour le moins efficace. De plus, dans cette ville, crier ne faisait que très rarement venir de l'aide, d'autant plus dans une rue aussi sombre et déserte et où la solitude en arrivait même à donner un toucher particulier à l'air et un son au silence. Cependant, bien que cela s'avéra inutile, il continuait de s'agiter et de s'agripper le plus fortement possible aux immenses bras velus de l'animal, ceci servant à soulager quelque peu son cou.
Lorsque l'homme commença à parler, Joaquim fixa sur lui des yeux emplit de colère et de fureur. Il comprenait mal ce que ce malade racontait, son esprit était trop obnubilé par la question ''qu'est-ce qu'il va me faire ce taré'' pour essayer de réfléchir à ce que sa bouche laissait choir dans l'air. Il se disait qu'il attendrait que l'homme approche pour lui lancer son pied dans la figure. Il était si répugnant, si rebutant. Joaquim en avait le coeur soulevait et son mépris ne cessait de grandir. Il sentait la colère le brûlait et mettre des flammes dans ses yeux.

Cependant lorsqu'il vit le 'docteur' sortir une seringue d'une poche de son manteau neigeux, il sourit intérieurement et se souvint de ses 'bonnes' résolutions, et il se calma presque aussitôt. Et, avant même que le Mr. Hook ne s'en saisisse, il tendit le bras vers lui en serrant le poing et en emplissant son regard d'audace, de défis et presque même de menace.
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime24.02.08 3:41

Un de ses sourcils s'arqua, animé d'un étrange tic.

- Mon cher JoAkim, une telle docilité de votre part me charme au plus haut point. ... J'espère de tout coeur que vous me réservez d'autres surprises de ce genre. ... N'est-ce pas, Mr.Hook ?

Avec toute la délicatesse d'un peintre qui corrige un détail à sa peinture, Chuck inséra la seringue dans le bras de notre exhibitionniste camarade. La pointe perça la chair et le liquide s'y infiltra avec douceur. Le vent prit, pour notre oisillon, la consistance d'une énorme couverture de coton, presqu'étouffante.

L'amusement du docteur, qui jusqu'alors c'était manifesté de maintes façon, se résorba en un air extrêmement attentif.

Les secondes passèrent avec une étrange lourdeur et notre jeune homme commença à ressentir une tonne de sensations plus contradictoires les unes que les autres. Pendant qu'il avait l'impression que son corps se liquéfiait, il pouvait aussi ressentir que ses membres étaient criblés de plomb.

Lentement, il sombra dans la blancheur d'un coma chimique.

C'est alors que le simiesque géant le hissa sur son épaule et suivit Avernteous qui, déjà, se dirigeait vers son bureau le plus proche. Tic, tac, toc; il jeta un coup d'heure à son oeil et marmonna quelques mots rêveurs entre ses pas rapides.

- Nous risquons d'arriver juste à temps pour le thé...

Le gorille grogna doucement et hâta le pas. Une fine neige commença à choire sur la ruelle, agrémentée des tourbillons du vent.


[Sujet créé...)
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MessageSujet: Re: Une nuit sans étoile.   Une nuit sans étoile. Icon_minitime07.04.08 21:09

Piqure Brûlure


Liquide, fluide, matière sombre et froide et lourde s'engouffre. Elle s'engouffre, s'infiltre, s'enfonce, et pousse, pousse sa conscience, sa consistance...

Sombre, ombre, noir...


Engourdissement, lourdeur légère de l'absence de sensations, de réalité, cotonneux liquide de l'aqueux coton.

Troupeau d'éléphant débarque et pousse sur son passage...


Lentement...

Charge


Résiste, il tente, il échoue, il lutte, il échoue...

Paupières...
lourdes

Non !
lourdes

Non !
Lourdes

Non !
Lourdes


Non !
Fermées...


Engourdit, endormi, évanoui...

Masse aqueusement cotonneuse sombres ténèbres ouatées voilées
Vide, plein, immobilité, infini...



...
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