|
| | Le parfum des cendres chaudes | |
| | Auteur | Message |
---|
Aramis .:: Rêveur de senteurs ::.
Nombre de messages : 259 Âge du perso : 22 ans Date d'inscription : 14/10/2007
| Sujet: Le parfum des cendres chaudes 23.09.09 4:41 | |
| [j'attends le piaf céleste, mais ce n'est pas exclusif ^^]Comme Ambroise longtemps avant lui, Aramis se tenait sur les remparts de Tsel, tourné vers l'immensité vide du désert. Il ne savait plus depuis combien de temps. Plusieurs heures, sans doute. Assez longtemps en tout cas pour que ses genoux commencent à trembler; au lieu de rentrer chez lui, il était monté sur le muret craquelé pour s'y asseoir, les jambes pendant dans le vide. Il aurait pu perdre l'équilibre et chuter; vu la violence de certaines rafales de vent qui s'engouffraient dans ses cheveux et son manteau ouvert, c'était un risque certain. Mais quiconque aurait croisé le regard vide du jeune homme se serait rendu compte qu'Aramis s'en foutait de tomber.
Deux Mearas avaient disparu. Le chef de la Milice, Dorian de Mearas. Et surtout le doyen, Ambroise de Mearas. Son Ambroise. Sans un mot, sans une excuse, sans un sarcasme ou une énigme. Il s'était évanoui dans les entrailles de l'Etemenanki et nul n'en avait retrouvé la moindre trace. Mais ce n'était pas le pire.
Aramis l'avait cherché. Cherché, cherché, encore cherché. Pendant des jours et des nuits, sans prendre un instant de repos. Il avait parcouru les immenses sous-sols de la place forte en long, en large et en travers, sans résultat. Il avait interrogé tout ce que le palais comptait de domestiques, sans rien apprendre de nouveau ni sur l'un ni sur l'autre des disparus. Il avait épluché les archives d'architecte qui pourrissaient dans un recoin de la bibliothèque des Albërick, à la recherche du moindre indice, du moindre passage secret. Il en avait trouvés certains, qui de toute évidence n'avaient pas été empruntés depuis un bon siècle. Mais il avait continué à chercher, encore et encore, persuadé qu'Ambroise ne pouvait pas avoir disparu de son plein gré. Pas sans le lui dire. Il lui était forcément arrivé quelque chose. Peut-être qu'il avait été victime d'un complot de son chef de milice, peut-être les deux hommes étaient-ils pris dans un piège des Sîns, peut-être... peut-être... Il était forcément arrivé quelque chose!
Et puis, un soir où il s'épuisait à déchiffrer un antique livre de maçonnerie, Kolia était venu le voir. C'était un vieux valet d'Ambroise, l'un de ceux qui vouaient une admiration aveugle au doyen des Mearas - Aramis le soupçonnait d'en avoir été l'amant, bien des années plus tôt. Une autre particularité différenciait Kolia de la plupart de ses collègues: il appréciait le jeune parfumeur. Ce fut sans doute pour cela qu'il vint à lui, ce soir-là, pour lui dire que peu avant sa disparition Ambroise avait consulté l'un de ses registres de comptes, un registre qui en vérité avait une destination bien précise: les comptables du Mearas y recensaient scrupuleusement tous les bâtards de leur maître, le nom de leur mère et la somme qui devait leur être versée chaque mois jusqu'à leur majorité.
Kolia avait trouvé un nom dans ce livret, un nom qu'il avait montré à Aramis en lui disant que c'était peut-être cela qu'Ambroise avait voulu vérifier. Et le bel éphèbe avait vu son monde s'écrouler.
Ce nom, évidemment, c'était celui de sa mère, accompagné du prénom et de la date de naissance de l'enfant qu'Ambroise lui avait fait.
Son prénom. Sa date de naissance.
Lui.
Alors Aramis était monté sur les remparts et il y était resté toute la nuit, à respirer l'odeur minérale du désert. Une fragrance pure et forte qui noyait ses pensées trop nombreuses, ses sentiments trop confus. C'était mieux ainsi; il n'était pas prêt, non il ne pouvait pas être prêt. Il ne voulait pas savoir, pas comprendre.
Son père. Ce monstre assoiffé de sang qui avait massacré les Etoiles. Son père. Ce fils de pute auquel il ressemblait trop pour être aimé de sa propre mère. Son père. Le meilleur amant qu'il ait jamais eu. Son père. Le seul homme pour lequel il ait jamais éprouvé un putain de quelque chose.
Son père qui avait disparu, peut-être parce qu'il s'était rendu compte qu'il était amoureux de son propre fils, ou peut-être pour une toute autre raison.
Que voulez-vous penser de cela?... | |
| | | Kaliel Mearas .:: The Little White Bird ::.
Nombre de messages : 616 Age : 39 Âge du perso : 17 ans (en 267) Date d'inscription : 12/10/2007
Synthèse * Constellation protectrice *: ¤ Columba, Columbae ¤ * Pouvoir Astral *: Lévitation Particularité: Jeune utopiste
| Sujet: Re: Le parfum des cendres chaudes 23.09.09 21:55 | |
| | |
| | | | Le parfum des cendres chaudes | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|