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 Par delà les limites du raisonnable [Anaël]

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MessageSujet: Par delà les limites du raisonnable [Anaël]   Par delà les limites du raisonnable [Anaël] Icon_minitime02.10.07 14:03

La porte de la chambre du patient se referma derrière cette grâcile silhouette. Et un regard ambré se posa furtivement sur cette foule qui encombrait encore le couloir principal de la Clinique. Où que ces yeux se posent ils ne voyaient que des patients attendant plus ou moins patiemment, certains depuis plusieurs heures, de pouvoir enfin être reçus et examinés par l'un des trois seuls médecins qui officiaient içi. Là se trouvait un vieillard dont la toux rauque et grasse ne laissait rien présager de bon. Un peu plus loin, une mère était revenue avec ses trois enfants. Ceux ci étaient si pâles et chétifs...

Raïden, sourit tristement. Elle n'était malheureusement pas surprise de voir ces pauvres enfants revenir aussi vite. Elle se souvenait de les avoir reçus il y avait à peine une semaine de cela et déjà leur condition n'était pas brillante. Soumis à une sous alimentation certaine, contraints de vivre dans un taudis qui ne les protégeait ni de la morsure du froid, ni des infections bactériennes, leur état de santé ne faisait que péricliter. Et hormis les soins et quelques maigres traitements qu'ils pouvaient espérer recevoir en ces lieux, la jeune femme savait que leur pauvre mère, malgré tous ses efforts ne pourrait jamais leur acheter ce dont ils avaient vraiment besoin... La Vie était si injuste parfois !

La jeune femme sentit son coeur se déchirer et son esprit se troubler à la vue de tous ces êtres à qui, malgré tous ses efforts, elle ne pouvait qu'apporter un bien trop maigré réconfort et bien éphémère soulagement à leurs maux. La plupart de ces personnes venaient de loin, si loin dans la Basse Ville pour obtenir qui un médicament, qui un peu de réconfort auprès d'une oreille attentive, qui des soins en urgence pour des blessures parfois bien suspectes. Cela faisait déjà de nombreuses années que la jeune femme était quotidiennement confrontée à ce misérable état de fait et pourtant elle ne parvenait toujours pas à s'y faire, ni même à prendre suffisemment de recul pour ne pas en être affectée.

Jamais elle ne renonçait, ne se ménageant jamais. Allant même parfois jusqu'à oublier qu'une autre existence que celle ci existait en dehors de ces murs, que sa vie ne pouvait ni n'aurait du se résumer à cela. Mais c'était plus fort qu'elle. Raïden aimait son métier par dessus tout et s'il lui fallait pour lui en oublier jusqu'à la signification même des verbes "manger" ou "dormir" c'était un sacrifice qu'elle faisait de bon coeur.

Et puis, Anaël avait trop besoin d'aide pour qu'elle puisse s'autoriser la moindre faiblesse...La situation à la Clinique était déjà limite, les capacités d'acceuil et les effectifs réduits permettant à peine de soigner tous ceux qui se présentaient, de plus en plus nombreux chaque jour, aux portes de l'établissement. Sans un total et presque dément investissement de chacun d'entre eux rien de tout cela ne serait possible ! Mais même comme ça la situation leur échappait parfois. Comme ces quatre derniers jours, où personne n'avait eu le moindre répit, enchainant consultation sur consultation, sans pouvoir s'échapper un seul moment de cet enfer où ils s'étaient eux même plongés.

Raïden fit en pas en direction de la mère et de ses enfants bien décidés à les examiner de nouveau. Mais sa vue se brouilla soudainement, de violents maux de tête l'assaillirent brutalement et ses jambes se dérobèrent sous elle. S'écroulant par terre, la jeune femme médecin vit, comme dans un cauchemard, plusieurs infirmières se précipiter vers elle et l'aider à se relever. Encore une fois elle avait présumé de ses forces ! Honteuse de sa faiblesse, en colère contre elle même, elle afficha pourtant un sourire radieux et prétexta être tombée à cause de ces fichues bottes. Elle ironisa même en plaisantant sur le fait que son amour immodéré pour la mode et les hauts talons finirait certainement par la perdre. Elle doutait que quiconque fut dûpe mais elle ne s'en préoccupa guère. Se sentant encore flageolante et l'esprit quelque peu embrûmé, elle pria deux des infirmières de prendre soin de ses patients pendant qu'elle allait se chercher un café. Mais lorsque la troisième s'éloignait elle agrippa la manche de sa blouse et l'oeil péremptoire lui intima :


- " Et pas un mot de tout cela à Anaêl, compris ? Inutile de l'informer de la stupidité de l'une de ses consoeurs, n'est ce pas ? "
tenta t'elle de plaisanter mais en vain.

Le regard de la femme qu'elle venait si bien d'arrêter ne laissait aucun doutes sur l'attitude qu'elle ne manquerait pas d'adopter ausstôt que Raïden aurait tourné le dos. si sa tête opina légèrement pour marquer son assentissement, Raïden savait très bien qu'elle n'en ferait rien et que, malgré sa volonté, Anaël allait être prévenu de ce regrettable et stupide incident. Maugréant intérieurement contre sa bêtise et sa si faible endurance, la jeune femme s'éloigna rapidement et prit la direction des sous sols.

Dévalant à toute vitesse la volée de marches cimentées qui la conduisirent aux sous sols, la jeune médecin prit instinctivement la direction de cetet salle où se trouvaient leur stock de médicaments. Elle filait dans ce dédale de couloirs lorsqu'un moment son pas se ralentit considérablement pour finalement s'arrêter devant une porte. Derrière celle ci se trouvait Eliel... Enigmatique patient s'il en est et pour lequel Anaël ne mesurait ni ses efforts ni son temps. Ce patient était devenu leur plus grande charge et tous trois veillaient sur lui surveillant constemment l'écolution de son état. Raïden savait ce qu'il représentait aux yeux de son supérieur mais néanmoins ami et aussi se gardait elle bien de faire la moindre réflexion à son sujet. Pourtant... Pourtant la façon dithyrambique et très convaincante qu'Anaël avait eu de lui parler de ce fabuleux projet dont Eliel lui avait fait entrevoir les merveilles, malgré toute sa bonne volonté et son ardent désir d'aider son ami... Raïden ne parvenait pas à croire ni en cet homme ni même en son projet. Quelque chose n'allait pas... Et cette idée la rongeait chaque jour un peu plus. Elle n'avait aucune preuve pour infirmer et encore moins confirmer ses impressions. Juste un horrible et terrifiant doute qui la minait ...

Mais pour l'instant, l'heure n'était pas aux interrogations. Elle disposait de peu de temps avant qu'Anaël n'aprenne ce qui lui était arrivé. Il lui fallait faire vite si elle voulait pouvoir se rétablir et remonter aussi vite que possible pour le rassurer et lui faire croire que tout allait bien. Reprenant sa marche, allongeant un peu plus la foulée, elle arriva enfin devant cet endroit qui leur servait d'immense armoire à pharmacie. Jetant un regard prudent sur le couloir, elle s'assura que personne ne la voyait. Alors, elel sortit la clé de sa blouse et ouvrit rapidement la porte. Refermant celle ci derrière elle et prenant soin d'y donner un tour de clé, Raïden s'autorisa enfin à souffler. Se débrassant de sa blouse, jetant celle ci au loin, elle se précipita vers une petiite armoire où elle savait se trouver ce qu'elle cherchait, ce dont elel avait besoin.

Fébrilement, elle ouvrit la porte vitrée et se saisit d'un flacon dans lequel reposait de petites gélules blanchâtres. Des analgésiques. Elle devissa le bouchon et en avala trois. Puis elle attrappa un autre flacon et y prit quelques vitamines qu'elel avala aussi sec. Puis, se laissant doucement glisser contre le mur, elle se laissa choir par terre, attendant simplement que les cachets firent leur effet. Une larme perla à ses yeux et ses lèvres se mirent à trembler légèrement. La jeune femme n'en pouvait plus. Elle était à bout aussi bien physiquement que nerveusement. S'il n'y avait eu que l'hopital peut être aurait elle pu encore gérer mais sa vie à l'extérieure n'était pas des plus réjouissantes en ce moment. Elle ignorait comment mais elle s'était montrée assez stupide pour succomber au charme violent d'un homme qui aurait certainement plu à son père tant ces deux là se ressemblaient. Elle qui avait fui, abandonné son propre père pour sa violence, voilà qu'elle se mettait volontairement sous la coupe d'un homme issu du même moule. S'en était risible !

Se relevant lentement, légèrement rassénérée par ce cocktail quelque peu explosif qu'elle venait de s'avaler comme s'il eut s'agit d'un verre de lait, elle alla ramasser sa blouse et se prépara à sortir. Elle avait chaud et malgré la peur que quelqu'un puisse voir ces marques infâmantes, ces bleus qui ternissaient sa peau, elle ota son pull. Sa chemise légèrement échancrée laissait trop bien voir les coups qui avaient été portés aussi Raïden se saisit elle de l'étole de soie qui ceinturait sa taille fine et s'apprêtait à s'en faire un foulard dissimulateur lorsque brusquement le bruit d'une clé tournant dans la serrure se fit entendre. Interdite, trop fatiguée pour réagir, Raïden resta là à attendre de voir le visage de ce bien importun visiteur.
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Anaël
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MessageSujet: Re: Par delà les limites du raisonnable [Anaël]   Par delà les limites du raisonnable [Anaël] Icon_minitime03.10.07 19:52

Un gémissement résonne alors que le médecin examine la patiente. C'est une vieille femme, rongée par le temps, rongée par un mal insidieux. Il n'y a plus grand chose à faire malheureusement et Anaël sert les dents alors qu'il ne peut pas délester cette grand-mère de ce mal qui la ronge. Il le pourrait, il en est capable, mais il ne peut ainsi se compromettre, trop de choses dépendent de lui pour risquer la délation. Il ne peut faire confiance à personne, ou presque. Alors il soupir, il adresse un regard compatissant à cette femme qui le lui rend. Elle sourit, il fait de même, et il quitte la chambre. Il referme la porte et s'adosse contre elle, fermant les yeux un instant.

Pour mieux repartir ensuite. Il sauve, il échoue, mais toujours, il fait de son mieux. Le pire, c'est avec les enfants. L'envie de les guérir d'un contact est sans cese présente, toujours plus forte, toujours plus tentante. Il avait succombé une fois. Il ne le regrettait pas, il l'avait fait en connaissance de cause, prenant le risque de remettre son secret et sa vie par la même entre les mains d'une tierce personne. Raïden... Il avait bien faillit la perdre. Blessée qu'il ne dise rien plus tôt, apeurée de ce pouvoir? Il ne savait pas et ne voulait pas vraiment savoir au final. Il avait enduré la situation qui s'en était suivie sans un mot. Ne jamais rien montrer, voilà ce que lui avait légué son père.

Un muscle de sa mâchoire tressaillit en y repensant. Quel horrible plaisir il avait prit à tuer son géniteur à le délester de sa vie pour s'en abreuver comme un monstre de contes. Il avait honte de ce sentiment, bien différent de celui qui l'avait étreint quand il avait tué sa soeur, bien innocemment. Mais ces morts pesaient sur son esprit comme une horrible condamnation et toutes les vies qu'il sauvait n'y changeaient rien. Si Raïden avait su... Il ne voulait même pas penser à sa réaction. Il ne voulait pas pensé à l'horreur défigurant ses traits, le condamnant dans ses grands yeux bruns. Il avait failli la perdre une fois, il ne supporterait pas une deuxième. Elle lui était devenue précieuse, une amie, une confidente quasiment. Mais il était des secrets qu'il valait mieux laisser enfouis.

Une agitation inhabituelle lui fit froncer les sourcils. Une infirmière vint le rejoindre et lui murmura qu'elle s'inquiétait pour Raïden qui venait de s'écrouler, se relevant en prétextant que tout allait bien. Le jeune homme hocha la tête et se mit en quête du médecin défaillant. Il s'inquiétait aussi pour elle. Elle usait trop d'énergie ici et n'en conservait pas assez pour elle. A quoi lui était-elle utile si elle tombait malade ou de fatigue? Il la chercha partout, avant de se décider à aller au sous sol. Il passa devant la chambre d'Eliel et effleura le bois du bout des doigts. Eliel était son espoir le plus précieux et un lien étrange unissait les deux hommes.

Il eut un petit sourire affectueux, avant de continuer sa route. Il tourna la clé dans une serrure et s'arrêta net en voyant Raïden qui le dévisageait. Il fronça les sourcils en voyant des bleus parcourir son corps. Il referma la porte derrière lui sans un mot et s'avança vers la jeune femme :

- "Comment veux-tu que je travaille l'esprit tranquille en sachant que tu peux faire un malaise à tout moment? Une vraie tête de mule, je t'ai dis de te ménager."

Son regard s'attarda sur les ecchymoses qu'elle n'avait pas eu le temps de couvrir. Il était capable de savoir de quoi souffrait une personne, c'était instinctif. Cela avait grandit avec le temps. Il posa ses main sur les temps de la jeune femme et fit taire cette migraine lancinante, tout en la revigorant quelque peu.

- "Je m'inquiète pour toi Raïden. J'ai besoin de toi en forme."

Cela faisait horriblement professionnel dit ainsi, mais elle devait deviner qu'il parlait aussi de façon personnelle. Il effleura un hématome du bout des doigts, sans toutefois chercher à la guérir. Il ne dit rien, mais son regard se fit interrogatif...
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MessageSujet: Re: Par delà les limites du raisonnable [Anaël]   Par delà les limites du raisonnable [Anaël] Icon_minitime04.10.07 2:03

Au moment même où la porte s'était ouverte, et avant même d'apercevoir la silhouette si familière de son ami, le coeur de la jeune femme s'était mis à battre plus vite et tellement plus fort. Bien sur cela aurait pu aussi bien s'expliquer par sa peur d'être ainsi découverte, enfermée dans cette réserve, prise sur le fait comme l'eut été une vulgaire droguée qu'elle n'était pas vraiment. Derrière cette porte maintenant grande ouverte aurait pu apparaître n'importe qui, le troisième médecin venu compléter leur équipe, une infirmière même... Mais non. Et Raïden le savait pertinemment. Il n'y avait qu'une seule personne au monde dont elle pouvait de façon presque instinctive reconnaître l'aura si particulière, la présence si indéniable. Il n'était qu'un seul être pour lequel son coeur puisse ainsi s'emballer. Anaël...

Et lorsque, en effet, elle le vit pénétrer en ces lieux, aussi imperturbable que d'habitude, la jeune femme resta un long moment interdite, incapable de se soustraire à ce regard pénétrant qu'elle sentait si bien posé sur elle. Raïden aurait aimé être capable de bouger, d'esquisser ne serait ce qu'un mouvement, mais elle restait là, pareille à un animal pris au piège. Elle ne songea même pas à couvrir ses bleus. Elle savait qu'il était déjà trop tard pour cela, le regard de son ami ne laissant planer aucun doutes sur le fait qu'il les ait déjà remarqués. Faisant de son mieux pour réfréner ce rouge qu'elle sentait si bien lui monter aux joues, tentant tant bien que mal de prendre de l'assurance alors qu'il la sermonait sur son manque de raison :


- " Comment pourrais je me ménager en sachant tout le travail qu'il nous reste encore à accomplir ? Toi qui me connais si bien tu devrais savoir que je ne pourrais jamais me reposer pendant que vous autres vous tueriez à la tâche... Tu me parles de repos pourtant... saurais tu seulement me dire la dernière fois où toi même tu t'es autorisé à fermer les yeux ne serait ce qu'une petite demie heure ? "
dit elle de son habituelle voix aussi douce que mélodieuse.

Et malgré le côté incongru et quelque peu dérangeant de la situation la jeune femme ne put s'empêcher d'adresser un radieux et complice sourire à cet homme qui s'approchait si doucement d'elle. Voilà bien une des raisons qui rendait son travail à la Clinique moins dur et parfois même si agréable. Certes ni l'un ni l'autre ne parvenait à sauver ni même à guérir tous leurs patients, certes ils passaient parfois par des moments douloureux, mais ils étaient unis face à ces coups du sort. Unis par la même passion pour leur métier. Unis par le même sens aigüe de l'engagement. Unis par une détermination sans failles qui confinait parfois à de l'hérésie. Il la trouvait bornée ? Il l'était tout autant si ce n'est même plus. Il prétendait s'inquiéter de son état de santé ? Elle en avait tout autant à son service.

La jeune médecin ne bougea même pas lorsqu'il fut suffisemment proche d'elle pour aposer sur ses tempes ses mains. Elle savait ce qu'il était en train de faire. Bien que cela reste encore un grand mystère pour elle qui n'était qu'une humaine face à une Etoile, elle savait qu'il allait faire usage de son don pour l'aider et la soulager. Raïden avait mis bien du temps avant de pouvoir accepter qu'un tel pouvoir existe et pour ne pas le craindre. Elle avait réagi si violemment lorsque le jeune homme lui avait témoigné toute sa confiance en le lui dévoilant. A l'époque Raïden n'était pas préparée et elle avait eu peur. Pas du don en lui même, non... Ce don était un cadeau du ciel fait à une magnifique Etoile. Ce don était une sorte de bénédiction aux yeux du médecin qu'elle était. Mais Raïden avait pris peur. A cause de lui. Pour lui.

Anaël était donc une Etoile...
Si son orgueil avait d'abord été meurtri et si elle lui en avait, elle l'admettait bien volontiers, d'abord voulu de lui avaoir si longtemps tu ce secret, bien vite c'est un sentiment de crainte qui l'avait submergée. Bien que ses connaissances sur le sujet furent, à l'époque des plus vagues, elle avait tout de suite compris ce que le fait d'être une Etoile pouvait avoir de dangereux. Et aujourd'hui qu'elle en savait plus, il lui arrivait de trembler pour son ami. Mais en ce temps là Raïden avait été incapable de maîtriser cette peur et elle avait préféré s'éloigner. Elle ne voulait pas s'attacher à Anaël, refusant de passer sa vie à craindre le pire. Elle ne voulait pas prendre le risque de perdre un ami. Aujourd'hui... la crainte était toujours la même, pire encore depuis l'arrivée d'Eliel en ces murs, mais Raîden avait compris qu'elle ne pouvait pas vivre sans l'amitié et l'étrange complicité qui l'unissait à Anaël. Alors elle était revenue vers lui, sans mots dire, et avait gardé bien cachée en son coeur cette si vile peur.

A peine les mains de son ami eurent elles touché sa peau que ses migraines disparurent, comme absorbées par ces paumes qui emprisonnaient si doucement son visage. Elle se sentait honteuse de le pousser ainsi à utiliser ce don magnifique pour la soulager elle alors, qu'en haut, il aurait pu soulager tant de monde ! Lorsque cela fut fait et qu'elle sentit ses forces la gagner, elle repoussa avec douceur et tendresse ses mains et inclinant légèrement la tête sur le côté, elle plongea son regard ambré dans celui du médecin :


- " Je te remercie... Je me sens bien mieux à présent... Même si j'avoue avoir mauvaise conscience. Ton don est précieux Anaël... Si précieux ! tu ne devrais pas le gaspiller auprès de moi... Il y a tant de personnes, tant d'enfants qui en ont tellement plus besoin que moi...
dit elle la voix chargée de reconnaissance. Puis, cette petite étincelle qui n'appartenait qu'à elle et qui venait, en de très rares occasions, illuminer son doux regard s'éveilla tandis qu'elle poursuivait : Et puis... Ne crains rien...Je suis un bon petit soldat : toujours prête et à suffisemment en forme pour te servir. N'oublies pas... Je t'ai un jour fait la promesse de t'aider de mon mieux dans la tâche que tu t'es fixée et je ne suis pas le genre de femme à revenir sur une parole donnée. "

Le visage de Raïden commençait à reprendre quelques couleurs et bientôt son ami put la voir afficher la même mine déterminée et sereine qu'à son habitude. Pourtant, lorsqu'elle sentit ce doigt effleurer l'une de ses nombreuses échymoses, le jeune docteur put voir un léger voile tomber sur son regard rieur et ainsi perdre un peu de son éclat. Son regard rivé à celui d'Anaël, la jeune femme leva l'une de ses mains grâciles et d'un mouvement aérien repoussa ce doigt légèrement inquisiteur. Puis, sans pour autant le quitter des yeux, la jeune femme entreprit de nouer son foulard et de faire ainsi disparaitre à sa vue le moindre bleu. Ensuite, elle enfila sa blouse et rejettant ses longs cheveux en arrière esquissa un demi sourire gêné.

Elle sentait dans le regard du jeune homme toutes les questions qu'il ne lui posait pas et auxquelles elle aurait préféré ne jamais avoir à répondre. Comment aurait elle pu lui expliquer la situation ? Et comment aurait il seulement pu comprendre qu'elle se laisse ainsi malmener par son compagnon, lui qui ignorait même tout de son passé et de son père ? Mais il y avait une raison que Raïden refusait encore d'admettre et pour laquelle pourtant, elle avait toujours refusé d'aborder ce sujet avec celui en qui elle avait pourtant toute confiance. Plus d'une fois elle avait failli craquer et tout le lui dire, tant elle était perdue et tant elle aurait aimé obtenir son avis... Mais ses lèvres étaient restées hermétiquement closes.Parce qu'elle se refusait à ce qu'Anaël vit en elle une femme battue, une victime et non la femme médecin forte et pleine d'assurance qu'elle pouvait se targuer d'être devant lui. Raïden refusait que qui que ce soit la prenne en pitié et en particulier Anaël. Elle ne l'aurait pas supporté !

Soutenant de son mieux ce regard si intense, tentant de lui opposer un sourire dont elle le savait absolument pas dupe, elle ajouta, comme si de rien n'était :


- " Ne t'inquiètes pas... Mes choix et mes décisions de médecin sont de très loin bien meilleures et bien plus raisonnables que mes choix de femme. Cette dernière semblant s'évertuer à faire revivre dans le présent les démons de son passé... Mais je vais aussi bien que possible et je t'assure que tu peux compter sur moi : quoiqu'il puisse se passer pour moi en dehors de ces murs cela n'affectera jamais mon travail pour toi. Je t'en fait le serment...
dit elle en se laissant aller à déposer sur sa joue un bien amical et chaste baiser.

Puis, doucement, elle s'éloigna de lui, espérant sans vraiment trop y croire que ces quelques mots suffiraient à apaiser les doutes de son ami sur ses capacités à l'aider et surtout, elle l'espérait vivement, à la dispenser de toute question embarassante. Car si question il venait à y avoir, Raïden savait déjà qu'elle ne pourrait jamais y répondre pour un mensonge. On ne ment pas aux gens que l'on aime.
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MessageSujet: Re: Par delà les limites du raisonnable [Anaël]   Par delà les limites du raisonnable [Anaël] Icon_minitime05.10.07 23:18

Et elle le regarde, elle est prise au piège de son regard. Raïden est prise en flagrant délit et ne cherche plus à se sauver. N'importe qui aurait pu la retrouver, mais c'était sans doute celui qu'elle ne voulait pas voir qui se tenait devant elle. Il n'aime pas la voir ainsi défaite. Il l'aime forte et déterminée, il l'aime compatissante et douce avec les patients, têtue avec lui. Pas femme blessée, femme fragile, femme brisée. Elle est fière, elle ne demandze pas d'aide, elle n'accepte pas la pitié. Aucune trace du moindre sentiment sur ce beau visage aux traits de pierre. Anaël est froid, Anaël ne laisse rien filtrer, mais Anaël ressent.

Et alors qu'elle rétorque qu'ils ont besoin d'elle, qu'elle ne peut pas e reoser quand ils e tuent à la tâche, alors même qu'elle lui renvoie en pleine face son propre comportement, il sent son coeur se durcir, alors qu'il lâche ces mots, lapidaires :

- "Tu n'es pas indispensable."

Le ton est dur, froid, cassant, blessant. Non, elle n'est pas indispensable, il peut faire tourner l'hôpital sans elle, même si sa présence lui est précieuse, à tout point de vue. Sa voix s'adoucit, alors qu'il continue :

- "Moi, c'est différent et ce n'est pas le problème aujourd'hui. Je ne me suis jamais écroulé de fatigue dans les couloirs."

Elle lui sourit alors qu'il s'approche et ce sourire semble faire fondre la glace qui enserre son coeur. mais ce n'est pas suffisant, la chaleur de ce radieux rayon de soleil ne saurait faire fondre l'iceberg et abattre les digues érigées avec soin pendant des années. Il s'approche, près, plus près, jusqu'à la toucher. Il appose les mains sur ses tempes et la soulage mieux qu'aucun cachet. Il fut un temps ou elle ne l'aurait pas laisser la toucher. Elle se méfiait de lui, ne comprenait pas. Son ami s'était révélé un autre, un homme au pouvoir formidable et que certains convoitaient. Encore heureux qu'elle ne sache pas qu'il pouvait tuer de la même manière. Il ne voulait pas passer por un monstre à ses yeux. Il se fichait de l'avis des autres, mais pas du sien.

Et voilà qu'elle le repousse avec délicatesse et lui fait un sermon sur ce don qu'il ne devrait pas utiliser pour elle, mais pour soigner des choses bien plus graves. Quelque chose passe dans le regard noir du médecin. Des regrets de ne pas pouvoir en user comme il le souhaite justement, de la tendresse peut-être... mais encore faut-il savoir les déchiffrer dans ce regard de ténèbres, insondable, profond, énigmatique. Doucement, il repousse une mèche de cheveux du beau visage de Raïden et répond de sa voix grave :

- "Puisque je ne peux pas te contraindre au repos, laisse-moi au moins te donner l'illusion que tu vas bien. C'est tout ce que je peux faire. Avec toi, je peux user de mon don sans crainte d'être découvert."

Son sourire prend un pli amer, amertume de préférer sa vie à celle de tant d'autres. Il s'en veut, il se maudit de sa faiblesse, mais s'il est prit, comment pourra-t-il encore être utile?

- "Ta parole n'implique pas que tu meurs de fatigue Raïden. Je peux faire des miracles, mais pas à ce point."

Alors, il effleure les ecchymoses, alors le visage se ferme et déjà, elle les dissimule à son regard. En lui, plusieurs émotions se succèdent : tristesse, colère, révolte... Quelqu'un s'en prend à elle et il n'y peut rien. Il ne peut pas la sauver contre sa volonté et ses paroles lui font bien comprendre qu'elle ne veut pas de son aide de toute manière. mais peut-il supporter de la savoir en danger? Alors, les paroles qu'il retient lui échappent et dans un mumure lourd, il rétorque :

- "Vraiment? Et si tes décisions de femme te conduisaient dans un état que même moi, je ne peux guérir? Je ne ressuscite pas les morts Raïden."

Il est abrupt, il est inquiet. Quelqu'un la frappe, quelqu'un qu'elle protège. Il ne comprend pas... Des démons du passé? En définitive, il ne sait rien sur elle. Mais comment une femme aussi forte, peut-elle se laisser dominer ainsi? Il tremble pour elle, il ne supportera pas de la perdre.

- "Nous nous connaissons depuis longtemps maintenant, mais au final, nous ne sommes que des étrangers l'un pour l'autre. Tu m'en as voulu de t'avoir caché qui j'étais et c'est toi, maintenant, qui refuse de me laisser poser un pied dans ton jardin secret. Qui es-tu Raïden? Pourquoi refuses-tu de me parler?"

Il est tout près d'elle encore, il la regarde avec intensité, presque hypnotique. Il meurt d'envie de demander qui a fait ça, mais sait déjà qu'elle ne lui dira pas... Elle est une femme formidable, elle mérite d'être heureuse, alors pourquoi cherche-t-elle à éloigner le bonheur?
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MessageSujet: Re: Par delà les limites du raisonnable [Anaël]   Par delà les limites du raisonnable [Anaël] Icon_minitime06.10.07 3:15

Il fait chaud dans cette pièce. Il fait chaud mais pourtant en elle seul le froid susbsiste encore. Oubliée cette douce chaleur qu'elle sentait si bien irradier en elle quelques instants auparavant. Oublié aussi le bien être que ces mains amies avaient su lui apporter, la délivrant de ses maux. Il ne reste plus rien que le froid et sa douloureuse mais pourtant si familière morsure. Elle le connait si bien cet ange de givre, cet émissaire surgit des Ténèbres pour lui faire endurer les pires sévices, les pires horreurs. Oh oui ! Raïden ne le connait que trop bien cet ange à la bien trompeuse blancheur. La jeune femme sait qu'il va venir et l'étreindre une fois de plus. Pourtant elle ne se débat pas et se laisse lentement glisser entre ses ailes de glace. Lutter ne sert à rien elle ne le sait que trop. Alors Raïden subit, endure... Cela cessera... Cela passera... Cela finit toujours par passer.

Et elle se souvient de la première fois où ce si cruel ami était venu la voir. Elle se souvient de cette nuit où son père était pour la première fois entré dans sa chambre et lui avait ravit son innocence. Déjà l'Ange était là, rieur alors qu'elle subissait coups et outrages. Elle se souvenait d'avoir pleuré, d'avoir imploré pour que cela cesse. Mais ses prières étaient restées vaines et ses pleurs s'étaient perdus dans le néant. L'ange n'avait rien fait pour l'aider. Ni cette fois, ni toutes les autres fois où la petite fille avait du subir les assauts de son géniteur. Mais il était là, rieur, semblant se repaître de sa souffrance et de son malheur. Il se réjouissait toujours de la voir se noyer dans une douleur si profonde qu'elle ne pouvait, ne savait en parler. Par moments, la jeune femme se surprenait même à se demander si ce n'était pas ce même ange qui avait mis sur son chemin cet homme au charme pénétrant et troublant qui faisait aujourd'hui preuve d'autant de violence envers elle que son père de par le passé... Sans doutes cet archange maudit devait il se réjouir de la voir ainsi rester silencieuse et stoïque devant les coups qui pleuvaient de plus en plus souvent et de plus en plus fort...

Mais qu'étaient ce que ces pâles réjouissances comparées à l'exultation qui devait être celle de cet ange tortionnaire à ce moment précis ! Rien, de simples caresses... Rien qu'un souffle léger... Raïden avait souffert et pourtant elle s'était toujours relevée. Plus forte. Plus déterminée que jamais. Mais ce jour là... Les lèvres de la jeune femme se mirent à trembler alors qu'elle tentait si bien de refouler ce torrent de douleur qu'elle sentait se déverser en elle. Avait elle jamais réellement souffert avant ce jour là ?

Les mots de son ami volaient vers elle , la frappant de toute leur cruelle puissance, égratignant son âme, déchirant son coeur, faisant vaciller une fois de plus son innocence. Anaël... Homme imperturbable et qui assassinait si bien celle qu'il avait appellée son amie pour ne plus, aujourd'hui, ne voir qu'une étrangère ! Etrangère ? Etait ce bien ce mot horrible qu'elle venait de l'entendre prononcer comme dans un cauchemard ?

Raïden ne versa pas une larme, incapable de laisser sortir ces perles de cristales qui embuaient pourtant son doux regard. Elle encaissait chaque mot, chaque phrase comme autant de coups. Elle laissait passer l'orage sans jamais se départir de son sourire d'enfant. Anaêl... Celui pour qui elle aurait tout donné et qui à présent lui demandait si froidement qui elle était ... Elle qui avait toujours voulu croire que derrière cette apparence froide et distante se cachait un homme sensible et chaleureux venait à présent à en douter. S'était elle à ce point trompée sur son compte ? Non.. Cela ne se pouvait. Pas sur lui... Pas sur lui...


Elle était ravagée par le chagrin, pourtant, sa voix n'en trembla que si légèrement lorsqu'elle s'éleva, peut être encore plus douce que d'habitude :

- " Ne t'est il jamais venu à l'esprit que ma vie ne valait peut être pas la peine d'être contée ? Qu'il est des choses que l'on préfère garder enfouies profondément ? Peut être ne t'ai je pas raconté ma vie pour cela... peut être aussi n'en as tu jamais fait la demande non plus...Mais soit... Puisque tu veux savoir, laisses moi te conter les grandes lignes de ma vie..."
souffla t'elle comme dans un murmure.

Se détachant de ce regard si profond qu'il en devenait trop troublant, elle s'éloigna de lui et alla se poster debout contre le mur du fond, laissant son visage se perdre dans les ténèbres. Sa voix se fit douce et pure comme celle d'une enfant lorsqu'elle commença son récit :


- " Tu me vois forte et déterminée ? C'est l'existence qui m'aura rendue ainsi. Mais comment aurait il pu en être autrement pour cette enfant qui dès le départ fut entourée par la violence, le chagrin et la Mort ? Je suis née et, par ce simple fait, je mis un terme à l'existence de cette mère dont aujourd'hui encore je sais si peu de choses. Je pris sa vie et cette faute ne me fut jamais pardonnée par ce père qui me fit payer très cher le droit d'exister. Il ne vit jamais en moi une enfant ni une fille, mais une poupée dont il usait quand et comme bon lui semblait, m'abreuvant tantôt de haine tantôt d'affection déplacée. "
dit elle d'un air détaché comme s'il eut s'agit d'une autre personne, comme si tout cela ne l'atteignait plus.

Mais bien feinte était cette impression et si Anaël avait pu voir son visage alors il y aurait lu toute l'horrible terreur que ces souvenirs, ces simples mots faisaient naître en elle aujourd'hui encore. Puis, après avoir fait une courte pause, la fine et grâcile silhouette de Raïden sortit des ténèbres. Son visage semblait humide, comme s'il avait été baigné de larmes, mais pourtant, fière, elle affichait un sourire radieux et conquérant.

-" Pourtant je survécus et je n'en devins que plus forte encore... Et même aujourd'hui, alors que la raison m'a égarée au point de faire entrer dans ma vie un homme en tous point semblable à mon défunt "géniteur" ... Oui même aujourd'hui je serais forte... Parce que la Vie ne peut être qu'épreuves et souffrances... Parce que je continues de croire... Parce que je veux encore rêver..." dit elle sans défiance ni colère...

Ces mots jaillis du coeur elle les prononça simplement, avec pudeur et timidité, sa voix ne laissant rien transparaître de sa peine. Elle s'approcha à nouveau de lui mais s'arrêtant à bonne distance, comme si elle l'eut craint elle laissa ces mots lui échapper. Ces mots qu'elle aurait voulu garder pour elle mais qui la défièrent et s'envolèrent dans un souffle :


- " Et puis... Les coups ne laissent que des bleus qui finissent toujours par s'estomper... Leur morsure n'est rien comparée à la plaie béante et éternelle que peuvent causer certaines paroles... Une âme peut elle guérir aussi surement qu'un corps ? "


Puis ses yeux se font si tendres alors qu'elle regarde celui qui pourtant, à ce moment précis, est son pire tortionnaire. Elle regarde ce visage d'où ne filtre jamais la moindre émotion. L'ambre de ses yeux en caresse le moindre détail, la moindre courbe, la moindre vallée pour enfin s'arrêter sur ces lèvres assassines. Raïden n'éprouve ni colère ni rancune envers cet être qu'elle apprécie tant. Blessée, elle l'est, mais certes pas suffisemment pour en oublier ce qu'Anaël représente à son coeur. Elle s'approche encore un peu et tend doucement sa main vers son visage. Effleurant lentement sa joue, elle sourit doucemnt.


- " Comprends tu maintenant qu'il y a des choses que je ne puisse ni ne désire partager avec toi ? Il est des maux que malgré ton don tu ne peux ni soulager ni même estomper. Une part d'ombre que l'on souhaite garder pour soi et ne pas montrer aux gens que... qui comptent pour nous.
se reprit elle à temps avant de trop bien livrer ses sentiments. Puis, ses yeux reprenant peu à peu leur vive et rieuse clarté, elle éloigna sa main : N'as tu pas toi même ta part de mystère ? N'y a t'il donc pas de secrets que tu gardes enfouis quelque part en ce coeur que tu sembles si apte à cacher ? Ton don se résume t'il vraiment à ce que tu m'en as dit et ce que tu m'en as montré... ou toi aussi as tu jeté un voile sur une partie de la Vérite ? "

Raïden le regarde avec douceur et pour la première fois une réelle tendresse alors que ces mots coulent de sa bouche en une claire et limpide rivière. La jeune femme a cédé. Sans provocation aucune, sans chercher quoique ce soit... Elle s'est confiée. Parcequ'il l'a voulu. Parce qu'il est plus important pour elle que n'importe quelel souffrance trop bien ravivée par ces brûlantes confessions.


Elle le regarde et se demande s'il saura au moins lui témoigner la même confiance que celle qu'elle venait de lui accorder en s'ouvrant si bien à lui.

- " Quant à la femme que je suis et à ses choix... A sa façon elle est aussi forte et déterminée que le médecin que tu connais maintenant totalement. Mais tu as cependant raison... Il est des maux comme la Mort que je doute que tu puisses jamais guérir... Mais, de toutes façons, tout comme le médecin que je suis, la femme non plus n'est pas irremplacable... J'en suis parfaitement consciente. Mais est il seulement un être qui le soit vraiment irremplacable? "
dit elle paisiblement alors qu'elle se trouvait maintenant si près de lui, ses grand yeux en amandes plongés dans les mers sans fonds de ceux du jeune homme.
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MessageSujet: Re: Par delà les limites du raisonnable [Anaël]   Par delà les limites du raisonnable [Anaël] Icon_minitime06.10.07 16:53

Les mots blessent, les mots sont durs. SOn intention est d'être franc, c'est l'une de ses qualités, mais la façon de proférer la vérité manque de tact et de douceur. Il veut la faire réagir, il est son ami et c'est pourquoi il est si dur. Il lui fait mal de ses paroles lapidaires et tranchantes qui labourent le coeur tendre de Raïden comme les serres d'un affreux oiseau de malheur. Il est médecin, il a apprit à sentir la tristesse chez les autres, il est observateur, il sait qu'il fait mal. Il connait Raïden, plus que ses patients, il voit que ses paroles sont une gifle pour la jeune femme. Et il sent la honte l'accabler. Mais ses épaules ne s'affaissent pas, son visage ne se fait pas désolé, son regard n'exprime aucune contrition. Pourtant, par delà la honte et la tristesse, il sent la colère brûler en lui. Sa vie ne valait pas la peine d'être contée, il y avait des choses qu'elle n'avait pas à lui dévoiler, parce qu'il n'avait rien demandé? Et la révélation de son don, la distance qui s'en était suivie, n'était-ce pas la même chose?

- "Oui, il est des choses que l'on préfère conserver pour soi. Je suis d'accord. Dommage que tu ne t'en sois pas rappelé quand tu m'en as voulu de t'avoir caché ce que j'étais... Alors que je remettais ma vie entre tes mains."

Il hésite alors qu'elle s'en va. Il n'exige pas d'elle qu'elle se confesse, qu'elle déballe son histoire, pas si elle ne le veut pas. Mais il est curieux, curieux de connaître son passé pour la comprendre mieux. Alors, il ne dit rien et la regarde d'adosser contre le mur, mettant une distance prudentre entre eux, s'échappant à son magnétisme, se soustrayant à son regard inquisiteur. Elle est dissimulée par les ténèbres et il ne se focalise plus que sur sa voix et le sens de ses paroles.

Et alors, il entame une lente plongée dans l'horreur, si horrible qu'il manque d'oxygène alors qu'il sombre dans la violence, dans la haine. Pas d'amour, pas de réconfort. Il est un pririvégié, il a eu l'amour de sa mère. Mais il comprend son drame dans toute son effroyable tragédie. un père qui hait sa fille pour avoir tué la mère. un père qui la frappe et la viole. Les paroles sont moins abruptes, mais le sens est clair. La mâchoire du médecin se contracte, seul signe de la colère qu'il ressent face à cet homme. Mais il doute que Raïden y fasse attention, perdue dans ses souvenirs pénibles. Par sa faute. Le ton est détaché, trop peut-être, il n'est pas dupe, il n'a pas besoin de la voir pour comprendre.

Elle sort de l'ombre, elle se rapproche, elle a pleuré, mais elle est là, la tête haute, comme il l'aime. Elle explique que chaque épreuve l'a rendue plus forte. Qu'aujourd'hui encore, alors qu'elle est tombée dans les griffes d'un homme violent, elle relève la tête. Il ne comprend pas comment elle peut le laisser faire. Elle vaut tellement mieux que ce qu'elle s'oblige à subir. Et là, elle lui porte l'estocade, ce coup quasi fatal qui lui transperce le coeur, alors qu'elle l'accuse de lui faire plus de mal que ce salaud qui la frappe. Pour la première fois, il paraît décontenancé, son assurance vacille, son regard se trouble, il est vulnérable, l'espace d'une seconde. Sa carapace se fissure, mais déjà, il colmate les brèches. il est à nouveau en colère. Commen ose-t-elle seulement le comparer à ce minable qui a besoin de la battre pour la dominer, pour se sentir un homme? Il est offensé. Lentement, il parle, il articule, comme se faisant violence pour garder un ton calme et posé :

- "Comment une femme comme toi peut-elle ainsi se laisser faire? Et comment peux-tu me comparer à cet homme, comment peux-tu me dire que je te fais plus de mal que lui? On ne frappe pas quelqu'un qu'on aime, ou même qu'on respecte. Ce n'est pas compatible. Mais on peut être dur avec une personne parce que l'on a peur pour elle..."

Il était convaincu de ses paroles, mais comprendrait-elle? Déjà là, il venait de faire un effort énorme en montrant qu'elle avait touché un point sensible, en livrant quasiment son sentiment. Elle le regarde avec une tendresse insupportable. Il ferme alors les yeux, jusqu'à ce qu'une main caressante ne le force à la regarder à nouveau. Son visage se ferme à nouveau à ses paroles.

- "Je ne peux pas tout guérir, mais je peux comprendre. Oublie mon don, oublie mon statut, ne vois en moi que l'homme et l'ami en qui tu peux avoir confiance, à qui tu peux te confier. un fardeau est moins lourd à deux. Ton passé est difficile mais il fait de toi ce que tu es maintenant... Il n'y a rien dont tu puisses avoir honte. Ta part d'ombre n'est que pénombre quand elle est ténèbres chez d'autres."

Elle dit alors qu'elle n'est pas irremplaçable. La bouche d'Anaël s'ouvre, puis se referme sans qu'une parole ne s'en échappe. Elle a tort, elle est irremplaçable pour lui. parce qu'elle est un excellent médecin, dévoué et généreux, mais aussi parce qu'elle est Raïden. Mais comment pourrait-il le lui dire? Il pousse lors un profond soupir. Elle a abordé le sujet de son don. Il se décide. Il fait naitre des lucioles qui tourbillonent joyeusement, les éclaboussant de leur lumière vive.

- "Les Etoiles sont capables de faire naître la lumière. Mais cela ne veut pas dire qu'elles ne sont que destinées au bien. Ces lucioles sont notre premier don, commun à tous. Vient le deuxième, individuel, qui se complexifie avec le temps."

Les lucioles meurent alors, plongeant à nouveau le visage d'Anaël dans la pénombre.

- "Je suis capable de guérir les gens, et voilà un don merveilleux qui me fait passer pour un ange. Je peux aussi insuffler de la vigueur, de l'énergie vitale dans un corps qui en manque. Comme je l'ai fait pour toi. Mais chaque don est à double tranchant et à son pendant d'ombre. Je t'ai dis que tu n'avais rien à te reprocher. Ce n'est pas mon cas et derrière la lumière, les ténèbres menacent de m'engloutir."

Il se tait, laisse le silence s'installer. Il va la perdre... S'il continue dans la voie de la vérité, elle va se détourner, horrifiée. Mais s'il ne dit rien... Des années de secrets qui risquent de voler en éclat en quelques minutes, tout cela pour de beaux yeux d'ambre. Il tend sa main et caresse la joue de la jeune femme, alors que ses lèvres s'approchent de son oeille et finissent par murmurer :

- "Je peux insuffler la vie."

Raïden put alors sentir la vigueur l'étreindre à nouveau.

- "Et je peux la voler."

Et il aspira légèrement l'énergie vitale de Raïden, ôtant juste ce qu'il venait d'insuffler, mais de façon à ce qu'elle le sente. Son autre main s'était saisie du bras de la jeune femme, pour l'empêcher de fuir.

- "Des mains qui guérissent et qui peuvent dispenser la mort... Et malheureusement, j'ai découvert ce don par hasard, sans rien pouvoir contrôler."

Puis, il la lâcha doucement et ce fut lui qui s'écarta cette fois.

- "La vérité va-t-elle à nouveau te détourner de moi Raïden? Deux fois, j'ai ôté la vie. Par ignorance... et pour survivre. Et il ne se passe pas un jour sans que j'y pense. La première fois me hante, il a fallu que cela arrive à ma soeur. La deuxième fois..."

Il eut un rictus amer.

- "Tu y crois toi, à un homme, ton géniteur, ton père, qui décide de te vendre au plus offrant pour son bénéfice personnel? Un homme qui sait ce qui risque de t'arriver, mais qui s'en fiche, aveuglé par son ambition. Un homme qui menace ta vie pour améliorer la sienne..."

Il se tut brusquement, s'étant déjà trop livré. Plus lâche que d'habitude, il s'éloigne, s'assoit sur un bureau et regarde ailleurs, pour ne pas être confronté à l'horreur d'un regard incrédule.
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MessageSujet: Re: Par delà les limites du raisonnable [Anaël]   Par delà les limites du raisonnable [Anaël] Icon_minitime07.10.07 11:59

Et alors le temps suspend son vol. Tandis que, là haut, les patients continuent d'affluer. Tandis que les infirmières, grâcieuses ballerines, poursuivent sans jamais faillir poursuivent leur incessant ballet. Tandis que ces femmes dévouées bien qu'harassées par la fatigue luttent contre la montre et contre la maladie, dispensant avec générosité leur écoute attentive et leurs premiers soins. Tandis que la Clinique palpite et vit. Tandis que le reste du Monde continue de vivre de manière si désespérée et effrenée, une bulle hors du temps et des réalités se forme. Là, dans les sous sols de ce lieu dédié aux soins et à la préservation de la Vie, deux êtres se sont isolés. Sans même l'avoir cherché ni encore moins voulu deux êtres s'affrontent et s'opposent pour mieux se confier et se rapprocher. Deux âmes lumineuses mais qui demeurent pourtant ténèbres aux yeux de l'autre.

Les mots, la parole...
Ces mots qui peuvent se faire rafales assassines ou douce rivière... Ces mots qui permettent d'exprimer toute sorte de sentiment et d'émotions. Ces mots qui accusent, dévoilent, avouent et reprochent. Ces mots sensés clarifier mais qui bien trop souvent entre eux obscurcissent. Car aussi fortes puissent être les paroles qui naissent de l'assemblage de ces même mots, elles ne sont rien comparer aux tourbillon d'émotions qui agitent ces deux âmes, ces deux coeurs.

Anaël et Raïden...
Deux âmes qui n'auraient jamais du se connaître. Il est Etoile, elle n'est qu'humaine. Là où il n'est qu'apparence froide et impassible elle n'est que limpidité. Il musèle son coeur et ses émotions, elle ne les expose que trop. Pourtant... Pourtant ils sont unis à présent, liés par un lien si ténu mais si fort à la fois. Ainsi en à décidé le Destin. Et c'est dans l'urgence à préserver vivace une petite étincelle de Vie que la Mort voulait ravir que ces deux là se sont connus. Deux médecins réunis par un tragique accident. Ce jour là ils ont pour la première fois défié la Mort souveraine. Ils l'ont vaincue mais celle ci est perfide, cruelle. Elle les laisse faire, sachant pertinemment qu'ils ne pourront jamais gagner. Elle rit de les voir ainsi lutter contre elle, eux qui pourtant, ont déjà été de ses plus beaux émissaires ! Elle s'agace aussi de les voir ainsi s'acharner à préserver ces vies inutiles. Elle s'irrite mais sourit : elle les connait et sait que nul n'est besoin pour elle d'intervenir. Le Destin les rattrapera bien assez vite...

Et ce jour là le Destin s'ébranle lentement, se met en route, implacable et cruel. Anaël et Raïden... Collègues , amis et complices...Ils se parlent enfin aujourd'hui. Ils se livrent, se confient leurs plus pesants secrets. Ceux là même qui les rongent depuis si longtemps sans pour autant oser se l'avouer plus tôt par pudeur ou peur de rompre ce lien fragile qui les unit ? Peut être un peu des deux, allez savoir ! Ils se parlent mais cela les rapprochera t'il ou les séparera t'il définitivement ? Car les mots qu'ils voudraient neutres, drapés dans leur fierté et leur orgeuil, se révèlent perfides envers leurs créateurs. Les mots se jouent des deux jeunes gens, mettant de la dureté, de la cruauté là où il ne devrait y avoir que douceur et complicité. Ils sont fiers les deux médecins. Ils ne sont pas insensibles à ce qu'ils entendent, découvrent avec violence. Ils ont peur pour l'autre, ils souffrent mais jamais ils ne le laisseront percevoir. Ils parlent mais se comprennent ils seulement ?


Les secrets si lourds enfin sortent de l'ombre et jaillissent dans toute leur splendide noirceur. Mais Raîden sait trop où la colère et le désespoir peuvent mener pour y céder. Et lorsqu'elle se livre elle le fait pudiquement, enrobant ces aveux cauchemardesques de sa douceur habituelle. Les mots se font légers, simples évocations lorsqu'elle avoue les fautes de son père et de son amant. Et même lorsqu'elle se veut forte en apparence face à celui qu'elle ne supporterait ni de perdre ni de décevoir, son visage irradie de douceur et de tendresse. Même lorsqu'elle entend là voix grave et sensuelle de son ami lui asséner de nouveaux reproches elle ne faillit pas. Peut être parce qu'elle comprend mais aussi surement parce qu'elle devine la colère que ceux ci cachent. Pas contre elle mais contre ses agresseurs. Elle ne s'en orgueillit pas le moins du monde mais s'en sent rassurée...Elle ne s'était pas trompée sur Anaël. Il y a bien un coeur qui palpite et qui ressent derrière cette si terrible façade implacable. Elle sourit.

- " Les coups comme les mots blessent tout autant je te le répète... Mais ils ne font mal que si celui qui les porte vous importe... Et cet homme qui partage ma couche et ma Vie ne compte pas pour moi, lui..."
dit elle calmement, les yeux rivés à celui de son ami.

Puis elle se meut, grâcieuse et légère silhouette. Elle glisse doucement vers cet homme et posant une main aérienne sur son épaule, elle se penche à son oreille et lui murmure tendrement:

- " Toi qui prétends que la peur pour un être proche et cher peut parfois amener à se montrer dur si ce n'est même cruel, alors tu dois me comprendre. La révélation de ton Don fut certes un choc pour moi mais ce ne fut rien comparé à ce que j'éprouvais par la suite. J'ai juste eu peur de te perdre Anaël... et aussi stupide que cela puisse te sembler, aujourd'hui encore il m'arrive de trembler à cette idée... Je ne le supporterais pas."
puis elle s'éloigne encore, laissant flotter dans son sillage les effluves envoûtantes de son parfum léger.

Elle n'en soufflera mot mais elle l'a vu perdre pendant ce si bref instant un tant soit peu de sa contenance. Elle a vu son assurance vaciller une seconde pour mieux reprendre, plus impénétrable et infaillible que jamais. Elle l'a vu mais n'en dira jamais rien. Elle a vu et cela lui suffit.

Anaël soupire à présent comme s'il était en proie au doute ou à l'hésitation. Cela ne lui ressemble guère mais Raïden n'eut pas le temps de s'en étonner que déjà jaillissaient sous ces yeux fascinés ces petites lucioles que savait si bien faire naître son ami. Spectacle féérique et onirique dont elle ne se lasse pas. Mais aujourd'hui c'est différent. Tout semble différent. Et alors même que ces petites étincelles volent et illuminent le coeur de la jeune femme se met à trembler. Anaël n'est certes pas de ceux qui agissent ou parlent pour ne rien dire. Et lui qui d'habitude se montre si discret, si réservé sur son Don, voilà qu'il l'utilise devant elle sans que la situation ne le justifie.

Mais les mots du jeune homme ont vite fait de la détromper. La situation justifie les actes de son ami qui se livre à son tour. Il lui ouvre les portes de son passé comme elle vient de le faire pour lui. Il lui dévoile les tréfonds de ses lourds secrets Raïden brûle de laisser des mots doux sortir de sa bouche et voler vers cet homme si cher à son coeur alors qu'elle le sent plonger dans l'abyme du souvenir. Elle voudrait lui faire sentir toute la confiance qu'il peut avoir en elle, toute la tendresse dont elle souhaiterait l'entourer pour le protéger de cette plongée si abrupte. Elle sait trop bien à quel point cela est dur et âpre... Alors malgré son désir de rassurer son bel ami, malgré sa furieuse envie de créer pour lui une bulle de douceur Raîden ne fait rien. Elle reste parfaitement immobile et attentive à chacun des mots qui sont jetés au vent.

Pourtant son coeur tremble comme une feuille lorsqu'il s'approche à nouveau d'elle. Elle sent ce souffle de vie lui être offert pour aussitôt être repris. Ses yeux se ferment un instant pour mieux dissimuler son trouble et cette peine qui l'envahit. Le coeur de la belle saigne et pleure alors qu'elle comprend, qu'elle entend son ami lui confirmer ce dont elle se doutait déjà. La Vie et la Mort... Soeurs jumelles et indissociables. Elle sent cette main se refermer sur son bras et alors instinctivement ses paupières s'ouvrent. Elle sent de la peur émaner d'Anaël sans pour autant que cela ne se voit. Pourtant cette main ferme mais douce qui la retient de fuir lui donne raison et elle le sait. Mais Raïden ne montrera rien elle non plus. Et ses yeux se font plus doux encore, presque caressants pour celui qu'elle adore. Non, il ne lira aucune peur ni aucune horreur dans les yeux de la jeune femme. Ses orbes ambrées ne seront que de profondes mers où régnent la sérénité et la tendresse infinies.

Elle lève la main vers lui mais déjà il s'écarte. Il s'éloigne et avoue à voix haute cette fois se demander si la Vérité fera peur à la jeune femme au point de l'éloigner de lui. Alors qu'il lui tourne le dos, alors qu'il ne la voit pas, Raïden en profite pour essuyer du revers de la main cette maudite larme qu'elle sentait déjà perler. Elle inspire profondément et tente d'apaiser ce tourbillon qu'elle sent si bien ravager son coeur et son âme. Ces mots, cet aveu... Elle aurait du s'y attendre. Elle qui est sans doutes la mieux placée pour savoir que la Vie et la Mort se frôlent pour parfois si bien se confondre. Elle savait plus ou moins consciemment qu'Anaël s'il pouvait insuffler la vie le pouvait tout autant avec la Mort. Mais elle s'était toujours refusée à l'admettre. Elle ne voulait pas savoir, préférait pour une fois le doute à la certitude. Elle avait trop peur de sa réaction.

Raïden était terrassée par la nouvelle mais elle n'en laissa rien paraître. Masque de douceur et de calme qu'elle opposait à celui impassible et si imperturbable de son ami. Elle souffrait, se sentait perdue. Le Don, même dans toute sa complexité, ne l'inquiétait pas. Mais elle ne pouvait voir en cet être déjà si cher à son coeur, un assassin. Or c'est pourtant ce qu'il était en train de lui avouer. Si franchement alors qu'il évoquait le triste "accident" par lequel il ota la vie à sa soeur. Et si indirectement alors qu'il lui faisait comprendre, à mots couverts, qu'il avait volontairement pris celle de son père. Anaël... Un assassin ? Non, par pitié non !

Mais les mots continuaient de se déverser, semblant ne plus pouvoir s'arrêter. Et au fur et à mesure que le jeune homme se livrait, elle, comprenait. Elle comprenait cette trahison d'un père envers son enfant. Elel comprenait le trouble qui en résultait. Là où elle s'était soumise, se perdant sans doutes à jamais, Anaël lui s'était dressé, droit et fier.Raïden comprenait et ne condamna pas. Elle aborrait la violence pourtant... Mais pouvait on réellement parler de violence dans ce cas précis ? Anaël n'avait attaquer que pour mieux se défendre, se protéger. Il n'était pas un assassin. De n'importe qui d'autre au monde elle aurait dit l'inverse. Mais pas de lui... Anaël ... Jamais elle ne pourrait voir un monstre chez lui. Elle l'aimait trop pour cela.

-" Je pense que je peux comprendre en effet... Mais peut on appeller "Peres" des hommes comme ceux qui nous ont donné la vie pour mieux nous la souiller par la suite ? Tu ne dois rien te reprocher Anaël... Rien du tout. Tu as tué cet homme ? Soit. Tu me connais suffisemment pour savoir que j'exècre la violence et que je hais les assassins... Mais cela ne s'applique pas à toi. Ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais ! Tu as tué mais cela ne fait pas de toi un monstre à mes yeux."
dit elle en se levant et en se dirigeant lentement vers lui.

Sans brusquerie aucune, elle s'assied à ses côtés sur ce bureau où il était allé se réfugier, fuyant sans doutes sa réaction. Timidement mais tendrement, elle laisse sa main se poser en une subtile caresse bienveillante alors que son regard se porte vers un horizon imaginaire.

- " Si tu pensais que je pourrais te juger alors j'en suis désolée...Si tu pensais que je pourrais te fuir alors j'en suis navrée... Jamais je ne m'éloignerais plus de toi Anaël. Et certainement pas pour cela..."
dit elle sereine.

Puis elle tourna vers lui son délicat visage. Lui fuyait toujours son regard. La main de la jeune femme s'éleva alors et en une habile caresse elle se posa sur la joue de sa bonne Etoile et l'amena doucement, tendrement à lui faire face. Elle s'oublie un instant alors qu'elle dépose un léger et si furtif baiser sur les lèvres de son ami.

-" J'avais tord tout à l'heure... Il est des êtres indispensables. Tu m'es indipensable Anaël. Ton amitié est trop précieuse pour que je laisse quoique ce soit la ternir ou la souiller. Jamais tu ne me perdras...Jamais Anaël..."
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MessageSujet: Re: Par delà les limites du raisonnable [Anaël]   Par delà les limites du raisonnable [Anaël] Icon_minitime14.10.07 1:28

Elle lui explique pourquoi elle s'est détournée de lui à la révélation de son Don. Il a un mince sourire sans joie, mais il acuiesce pourtant. Il comprend, le temps a passé, il est plus à même de comprendre. Il a peur pour elle, peur qu'elle ne succombe à des coups trops violents. Elle souffre dans sa chair et dan son esprit, et elle lui pardonne ses paroles acides. Son regard est si doux alors qu'elle lui donne enfin les explications qu'il attendait tant. Elle lui dit que cet homme ne compte pas pour elle. Il la regarde alors et murmure, déterminé, presque autoritaire :

- "Alors quitte-le. Pourquoi traîner ce boulet qui blesse ta chair un peu plus chaque jour s'il ne t'est rien? Laisse-le, il ne te mérite pas. Tu ne mérites pas d'être malheureuse Raïden. Quitte-le. Je l'empêcherai de te faire du mal s'il te poursuit."

Le ton s'était fait plus dur et menaçant vers la fin. Sans penser à le tuer, il pouvait le dissuader de poursuivre Raïden de ses assiduités destructrices. Anaël n'était pas un gringalet et sans être un bagarreur, il savait bien frapper quand il fallait. Sans oublier son don. Pour elle, il tuerait sans hésiter. pour sa vie, il donnerait la mort.

Mais déjà, il se radoucit alors qu'elle lui fait part de ses craintes pour lui en un délicat murmure qui lui fait perdre pied. Déjà elle s'chappe, envoûtante sirène au parfum ensorcelant.

- "J'ai remis ma vie entre tes mains ce jour là. Pas pour que tu ai peur pour moi, mais pour que tu me comprennes, parce que ce secret m'étouffe. Ne tremble pas pour moi Raïden, cela n'en vaut pas la peine."

Il s'est exposé, il le sait. Elle a maintenant les armes pour lui faire mal, très mal. Il n'a pas peur pourtant. S'il l'a fait, c'est parce qu'il le voulait bien, comme ce fameux jour où elle a découvert qui elle était. Anaël est assez sage pour ne pas faire confiance à n'importe qui. Utopiste, mais prudent, il a bien du l'apprendre. Trahit par son propre père, la leçon a été dure, mais retenue à la perfection. Raîden n'est même pas de son sang. Pourtant... pourtant, il est prêt à remettre sa vie entre ses mains, à se livrer, à s'exposer à la souffrance. Pourquoi? Parce que sans confiance, à quoi bon vivre? S'il ne peut faire confiance à son amie, à qui le peut-il?

Mais qu'elle est difficile cette affreuse confession. pourtant, les mots se déversent et le coeur s'allège. Il partage son fardeau avec elle, comme elle a partagé le sien avec lui. Et maintenant, il attend son verdict et il souffre comme jamais auparavant. Il ne la regarde pas, il attend, alors que le silence plombe l'atmosphère. Oh qu'elle est cruelle cette attente. Déjà un millier de scénarios tourbillonnent dans sa tête.

Pourtant, la voix qui résonne n'est pas condamnation. Non, elle est compréhension, alors que les mots le soulagent plus qu'il ne devrait. il n'est pas un monstre à ses yeux? Il a tué pourtant : une enfant innocente et un homme qui était son père. Le deuxième, il l'avait tué sciemment et en avai tiré un certain plaisir. Cela ne faisait-il pas de lui un monstre? Elle le caresse, elle le force à la regarder, elle n'est que compassion, tendresse et amour. Et devant ce mélange, il est démuni. Un baiser furtif frôle ses lèvres. Son regard perd de sa froideur et se teinte d'une réelle souffrance soigneusement enfouie jusqu'ici. La digue se rompt et l'homme enfouit alors son visage dans le cou de la jeune femme, montrant ainsi sa faiblesse. Et c'est dur pour l'homme fier qu'il est.

- "Mais si je me perds moi-même?"

S'il se perdait, s'il déviait du droit chemin, s'il se laissait enivré par ce qu'il pouvait faire, pourrait-elle encore l'aimer de la même façon? Jusqu'où est-elle prête à aller dans le pardon de ses fautes?

- "Finalement, je ne te mérite pas plus que lui Raïden."

Des paroles chuchotées en un son étouffé. Déjà, il s'écarte d'elle. Moment de faiblesse vite oublié, elle a percé ses défenses, et déjà, il la rejette. Il est ainsi, elle l'a bien comprit.
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MessageSujet: Re: Par delà les limites du raisonnable [Anaël]   Par delà les limites du raisonnable [Anaël] Icon_minitime21.10.07 16:11

[Je me tape l'incruste Razz ]

La porte de la salle d’examen s’ouvrit laissant apparaître une jeune femme au sourire radieux et au ventre plus que rebondit. Le jeune médecin aux cheveux gris venait de lui annoncer que tout allait pour le mieux, il lui avait prescrit du calme et du repos comme seul remède à ses maux de tête incessants, Loriam appréciait particulièrement donner ce genre de nouvelles mais hélas elles devenaient de plus en plus rares. Il regardait la jeune femme avancer péniblement au milieu des autres patients, la main sur le ventre avec sa démarche si caractéristique des femmes enceintes, il ne pu s'empêcher d’espérer que tout aille pour le mieux pour ce petit être qui verrait bientôt le jour car il ne savait que trop bien à quel point leurs vies ne tenaient qu'à un fil, une nouvelle vie qui méritait que ses collègues et lui mettent tout en oeuvre pour essayer de la préserver du mieux qu‘ils pouvaient. Si seulement Anaël avait la possibilité d'user de son pouvoir plus souvent. Au début, lorsque son chef lui avait révélé sa vraie nature, il n'avait pu s'empêcher de lui en vouloir à chaque fois qu'une vie s'était envolé sous ses yeux sans qu'il n'ai pu rien y faire. Mais depuis il avait compris que son supérieur n'agissait pas ainsi de gaîté de cœur et que finalement c’est pour lui que c’était le plus dure à vivre.

Il jeta un œil distrait au couloir où les malades se bousculaient, l’impatiente leurs donnait un comportement que peut être ils n’auraient pas eu en temps normal. Le couloir ne désemplissait jamais pendant les heures de visite, les gens affluaient toujours plus nombreux et Loriam se dit que ce serait encore une journée particulièrement chargé mais le courage ne l‘abandonna pas pour autant, il ne pouvait pas se permettre de baisser les bras. Le sourire qui ne quittait que rarement son visage n’était pas totalement feint car après tout il passait ses journées à faire ce qu’il aimait le plus, aider et soigner ceux qui en avaient besoin, même si trop souvent tout cela tournait au drame. Mais il s’efforçait de ne garder à l’esprit que les vies qu’il avait sauvé et tous les enfants à qui il avait redonné le sourire et pour lui rien que cela valait le coup de sacrifier sa vie social. Il faut dire que celle-ci se résumait à un seul nom depuis son entrée à la clinique : Raiden. Serait-il arrivé à garder sa bonne humeur s‘il ne l‘avait pas rencontré ? Loriam ne s’était même pas posé la question, elle était là et c’était presque naturel pour lui, il n’imaginait plus sa vie sans elle et sans leur relation qu‘il était quasiment impossible à définir. Elle travaillait très dure surtout en ce moment et peut être trop parfois, il s’inquiétait énormément pour elle mais il ne voulait pas l‘accabler de question, il préférait attendre qu’elle se confie d’elle-même si elle en ressentait le besoin. Elle paraissait si fragile et il avait parfois du mal à ne pas se montrer trop protecteur avec elle.

Il se reconcentra un peu plus sur ce qui se passait dans le couloir et il s’aperçut soudain que ça faisait un petit moment qu’il n’avait pas croisé la jeune femme et ce n‘était pas normal. Il harponna une infirmière qui passait à sa portée et lui demanda l’air anxieux :

-Vous avez vu Raiden ?

Elle semblait débordée mais le ton autoritaire de Loriam ne lui laissa pas d’autre choix que de répondre rapidement afin de pouvoir retourner à ses obligations au plus vite.

-Elle est en bas je crois et Anaël est avec elle.

Elle repartait déjà sans prendre le temps de lui donner plus d’explication et il la laissa s’éloigner, conscient qu’il ne pouvait pas abuser de son temps. Mais malgré tout Loriam était perplexe et légèrement contrarié, ce n’était vraiment pas le moment de prendre une pause et d’ailleurs ça ne leur ressemblait pas. A la clinique le temps libre était un luxe qu‘aucuns d‘eux ne pouvaient se permettre de prendre, même lorsque le rythme devenait trop pesant. Il voulait en avoir le cœur net, il voulait savoir ce qui retenait ses deux amis. Il se faufila entre les patients tout en repoussant gentiment ceux qui l’agrippait au passage, il comprenait parfaitement leurs désespoirs et il leurs adressait au passage des sourires qu‘il voulait rassurant. Il parvint enfin jusqu’à l’escalier du sous sol et le descendit le plus rapidement possible sans se retourner.

Il fut subitement envahie par le silence qui contrastait tellement avec l’ambiance qui régnait en haut et Loriam en profita un instant pour se reposer l’esprit, il du résister à l‘envie de prolonger ce moment au-delà de quelques secondes. Il finit par se remettre en marche rapidement et sûrement dans le dédale de couloir, il n’y avait que deux endroits où ils pouvaient se trouver. Il se stoppa net devant la chambre d’Eliel et tendit l’oreille vers cette pièce qui renfermait le mystérieux homme, le silence était tout aussi présent de l‘autre coté de la porte. Il reprit donc sa course vers le second lieu qu’il avait en tête et au fur et à mesure qu’il avançait il su que cette fois c‘était la bonne en entendant leurs voix se faire plus forte. Il était maintenant devant la porte, le panneau de bois était le seul rempart qui le séparait des deux autres médecins mais sa main était resté en suspension au dessus de la poignée. Il hésitait, que faisaient-ils isolés à l’intérieur de la pharmacie ? N’allait-il pas déranger un échange privé ? Ne serait-il pas de trop s’il ouvrait cette porte ? Les réponses ne se trouvaient que devant lui et il ne pouvait rester dans l‘ignorance.

Il abaissa sa main sur la poignée, la porte s’ouvrit simplement sur deux personnes qui discutaient et il ne pu s’empêcher d’en être soulagé. Cependant la nature de leur discution resta un mystère pour Loriam. Il eu soudain l’impression de jouer les troubles faites, il prit alors un air contrarié et lança :

-Ha vous êtes là ! Ce n’est pas le moment de faire une pause !

Il avança un peu plus dans la pièce, laissant la porte se refermer derrière lui. Il remarqua que Raiden n’était pas au mieux de sa forme et il se sentit légèrement coupable de ne pas l’avoir remarqué plus tôt. Son regard devint compatissant et comme pour s’excuser il se rapprocha encore et vint lui déposer un tendre baiser sur le front, tout en l‘entourant des ses bras. Un geste spontané et qui n’était accompagné d’aucune pensée douteuse dans l’esprit du jeune homme, de plus il ne souciait guère de la façon dont il serait interprété.
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MessageSujet: Re: Par delà les limites du raisonnable [Anaël]   Par delà les limites du raisonnable [Anaël] Icon_minitime08.11.07 19:25

Soudain la parole se fait plus sincère, plus pesante dans ce qu'elle implique et laisse trop bien sous entendre... Raïden ouvre grand les portes de son coeur et livre toute son histoire passée et présente sans plus la moindre retenue. Elle parle et se libère. Mais elle ne le fait que pour lui... Elle ne le fait que pour Anaël. Parce qu'il n'est pas n'importe qui. Parcequ'il est son supérieur, son ami, son repère dans un monde qui tourne trop vite et bien trop brutalement pour elle. Parce qu'elle l'aime bien plus qu'elle ne l'ose même se l'avouer à elle même. Les mots pèsent si lourds dans ce petit endroit où les deux jeunes médecins semblent si seuls au monde. Au dehors le monde continue sa folle course mais eux se sont arrêtés. Ils ont enfin pris le temps de se parler, de se livrer, de s'avouer à demi mots ce qu'ils n'avaient jamais pu ou osé faire auparavant. Les voiles se déchirent et laissent transparaître les âmes, les coeurs et les sentiments confus qui agitent ces deux êtres. Là, en ce moment, les choses évoluent. Leur relation évolue et prend un totu autre tournant.

Raïden ne le comprend que trop bien et que trop tard malheureusement. Se livrer, s'abandonner à enfin partager un tant soit peu leur lourds fardeau les aura, l'un comme l'autre soulagés. Grâce à cela elle s'est sentie proche, tellement plus proche du jeune médecin ! Certainement plus proche qu'elle ne l'aurait jamais espéré. Et pourtant la jeune femme sait, pressent déjà que cet état de grâce ne saurait durer éternellement. De tels secrets, des aveux aussi lourds ne sauraient rester sans conséquences. Une fois sortis de cette pièce la vie reprendra son cours mais eux auront changés. Du moins, Raïden, elle le sait, aura changée...

Elle lève les yeux tristement alors que la voix de son ami se fait murmure froid et presque menaçant lorsqu'il lui ordonne presque de mettre de l'ordre dans sa vie. Il ne dit pas grand chose, mais Raïden sait ce que cela sous entend et cela lui fait peur et l'attriste.

* Oh ! Anaël... Je t'en supplie, pas ça... Quelle que soit ma situation... Quelles que soient tes intentions envers mon compagnon ne laisse pas notre amitié obscurcir ton jugement ! Ton don est fait pour sauver pas pour détruire ! Pas encore... Je ne le mérite pas mon ami... *

Les mots résonnent dans sa tête, venant tambouriner contre ses tempes au point de lui faire mal. Elle aurait aimé pouvoir les laisser s'échapper et voler vers Anaël mais ses lèvres restent scellées. Elle est si proche de lui qu'elle peut sentir le parfum de sa peau flotter jusqu'à elle. Leurs deus souffles se mêlent alors qu'elle lui adresse un sourire aussi tendre que triste et lui déposant un suave baiser sur la joue :


- " A chacun ses façons de se punir pour des soit disant fautes que nous ne parvenons toujours pas à nous pardonner malgré les années ! Tu te crois mauvais pour les utilisations extrêmes que tu as pu faire de ton don ? Moi je ne me pardonnes ni la mort de ma mère ni la haine de mon père... Cet homme est mon fardeau et il n'appartient à personne d'autres qu'à moi de m'en défaire lorsque j'y serai prête ! "
dit elle en laissant un instant sa tête reposer innocemment sur son torse. Puis elle ajouta d'une voix rieuse, comme s'il eut s'agit d'une simple badinerie :" Les coups peuvent pleuvoir je ne les sens même plus tu sais... Je ne suis plus là lorsqu'il me bat : mon esprit s'évade et s'enfuit loin si loin de ce monde que je hais tant... Et puis tout passe et la tempête finit par se calmer. Et la vie reprend son cours. Mais je ne crains rien... Il ne me frappera jamais au point d eme tuer ... Il ne voudrait pas perdre son jouet préféré ... dit elle d'une voix si terriblement et horriblement détachée, parlant d'elle comme s'il s'agissait d'une vulgaire poupée de chiffon.

Anaël ne put le voir mais une larme roula sur la joue de la jeune femme alors qu'elle s'éloignait à nouveau, riant presque aux éclats comme pour dédramatiser une situation qui commençait à devenir gênante, bien trop à son goût en tous cas.

Prenant sur elle pour ne pas laisser voir le trouble qui l'avait assailli lorsque, pour la toute première fois son ami s'était laissé aller à délaisser son armure de froideur pour se perdre dans sa nuque, Raïden sourit et fit mine de se diriger vers l'armoire à médicaments. Elle ne se retournapas sachant que, déjà, toute vulnérabilité aurait disparue du visage de son bel ami et que ce dernier aurait repris son masque impénétrable et impassible. Mais la jeune femme ne put retenir un sourire alors que son coeur loupait un battement : un instant, un instant si fugace mais si important, Raîden avait entrevu un autre visage d'Anaël. Sa bonne étoile était humaine aussi dans un sens et il pouvait souffrir et aimer , tout comme elle. Alors qu'elle ouvrait de nouveau la petite armoire et se saisissait d'un petit flacon de calmants qu'elle glissa subrepticement dans la poche de sa blouse, elle marqua une pause et les yeux rivés sur le mur qui lui faisait face :


- " Jamais je ne te laisserais te perdre Anaël ! Jamais tu m'entends ! Si je ne suis pas capable de prendre soin de moi, si je suis faible car ma vie compte peu, la tienne est trop précieuse pour que je te laisse la perdre ! Laisses moi prendre soin de toi mon si cher ami... C'est la seule chose que je ne te demanderai jamais : laisses moi te prouver que tu es quelqu'un de bien et de bon. Et je sais que jamais tu ne me perdras... Je t'aime trop... et tu le sais, non ? "
dit elle d'un air innocent et d'une voix étrangement neutre et impassible. Alors qu'elle refermait lentement et avec milles précautions l'armoire comme s'il eut s'agit d'un coffre fort, elle murmura dans un souffle : " Et tu te trompes aussi... Tu me mériterais cent millions de fois plus que lui... C'est moi qui ne serais jmais à ta hauteur, n'inverses pas les rôles ! "

Raïden se retourna lentement, prête à affronter le regard et les réflexions de son collègue lorsqu'elle entendit, presque avec soulagement, la voix de Loriam s'élever et les sermoner gentillement. Elle glissa un doux regard vers Anaël mais déjà la magie qui leur avait permis de se trouver et de se confier l'un à l'autre s'était rompue. En ouvrant cette porte, Loriam, son ami et son meilleur confident, avait fait éclaté la sphère qui les retenaient Anaël et elle hors du temps et hors des réalités.

La jeune femme sourit tendrement et se laissa aller dans ses bras puissants et aimants qui l'entourèrent si spontanément et elle se sentit étonnemment bien lorsqu'elle sentit se déposer sur son front brûlant de fièvre le doux baiser de Loriam. Passant ses bras autour de l taille du jeune homme, Raïden leva vers lui son regard ambré et lui souriant tendrement et avec un air complice , elle lui dit joyeusement, mais d'une voix qui sonnait un peu faux :


- " Toujours là pour me venir en aide hein ? Qu'est ce que je ferai sans toi pour veiller sur moi et pour me ramener à la raison ? Si je n'étais pas si bête je pourrais te trouver presque parfait toi tu sais ? "
dit elle en riant franchement.

Puis, se tournant légèrement vers Anaël, l'air radieux comme à son habitude même si cette fois celui ci était feint, elle le couvrit de toute sa tendresse et du bout des lèvres lui murmura un silencieux :


- " Merci. "
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Synthèse
* Constellation protectrice *: Ophucius
* Pouvoir Astral *: Guérison, absorption d'énergie vitale
Particularité: Une tâche de vin sur l'oeil droit

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MessageSujet: Re: Par delà les limites du raisonnable [Anaël]   Par delà les limites du raisonnable [Anaël] Icon_minitime18.01.08 18:03

Une voix masculine suffit à briser l'instant de confessions et déjà Anaël redevenait froid et le visage impassible. La mâchoire contractée plus que de raison, il s'était écarté instinctivement de la jeune femme, le regard sombre. Il ne lui pardonnait pas de parler de façon si détachée de son enfer. Il ne lui pardonnait pas d'offrir ainsi sa nuque en sacrifice à son compagnon qui ne la méritait pas. C'était une battante pourtant, elle le montrait tous les jours dans son travail, elle le montrait encore en soutenant Anaël, en lui répliquant qu'il était un homme de bien. Alors pourquoi ne se battait-elle pas contre ses démons qui la poussaient dans les bras d'un homme qui la tuerait? Car oui, il la tuerait. Son esprit pouvait bien s'évader, viendrait un jour où il ne pourrait plus revenir dans un corps trop martyrisé pour continuer de vivre. Et si ce jour arrivait, jamais il ne se le pardonnerait. Qu'elle dise ce qu'elle veut, qu'elle espère. Si elle ne se débarassait pas de son copain violent, Anaël le ferait.

Mais Loriam, le dernier côté du triangle médical, venait de faire son entrée. Il semblait les rechercher et Anaël crut même voir du soulagement dans ses yeux quand il les surprit en train de... discuter. Le regard charbonneux du médecin sembla s'obscurcir davantage l'espace d'une seconde. Il ne savait pas s'il en voulait à Loriam d'intervenir ou s'il devait le remercier de le sortir d'une situation délicate. Cependant, son regard étincela quand il embrassa chastement la jeune femme et la prit naturellemet dans ses bras.

Sur ce point, l'un et l'autre étaient bien différents. Il n'avait aucun mal à montrer ainsi qu'il appréciait Raîden et à le lui prouver. Alors qu'Anaël avait un énorme handicap sentimental et que montrer ses émotions était synonyme de faiblesse chez lui. La faute à son passé et son éducation. Mais quelques fois, quand il voyait Loriam et Raïden si complices, il se sentait exclu et plus seul que jamais avec sa mission. Il n'était pas comme eux, il était une Etoile, chargé d'une mission. Et même si ses deux amis l'avaient acceptés comme tel et le suivaient, il était seul.

Amer constat que celui-là alors qu'il les observait. Raïden tentait de détendre l'atmosphère et de donner le change. Loriam était-il dupe? Il en doutait, mais ne dit rien. Il remarque seulement que les lèvres de la jeune femme bougeaient sans émettre un son et que ce mot ne lui était destiné qu'à lui. Il hocha simplement la tête et se détendit. Il s'adressa à Loriam :

- "Non tu as raison, la pause n'a que trop duré."

Il avait guéri la jeune femme bien mieux et plus vite qu'aucun médicament. Il ne parla pas de ce qui les avait mené là. C'était à Raïden de le faire si elle souhaitait confier son malaise à Loriam.

- "Je remonte."

Il passa à côté d'eux sans les regarder, incapable de soutenir la vision de cette complicité teintée de tendresse de laquelle il était exclu. C'était une fuite, oui, et il n'en était pas fier. plus sombre que jamais, il retourna à ses patients et fit semblant que tout allait bien. Comme toujours.

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