Deliah

Nom : Kirjen

Prénom: Deliah

Surnom :

Age : 25 ans

Date de naissance: 28 octobre 232

Statut: (Noble/roturier) Noble

Métier : Chasseuse d'étoile

Lieu de naissance : Tsel

Lieu de résidence : Une chambre minuscule dans la Haute-Ville

Lieu de travail : Là où l'on a besoin d'elle...


*

Caractère : Pour commencer, regardez-là. Non ? Comment cela, non ? Oh, bien entendu, on vous a sans doute dit, répété et rabaché que les apparences sont trompeuses. Eh bien peut-être serait-il temps de remettre la sagesse populaire en question. Chaque geste, chaque expression, la moindre réaction peut en apprendre tellement... Surtout lorsque l'on n'éprouve pas le besoin de dissimuler. Et comme vous êtes chanceux ! C'est le cas de Deliah Kirjen. Allez, ne craignez pas, suivez-moi. Mais non, elle ne nous remarquera pas ! Pas pour le moment. De toutes façons, vous n'avez déjà plus le choix. Votre voyage a déjà commencé.
Or donc, cette jeune femme semble n'avoir rien à se reprocher. Cette démarche, déterminée, mais sans arrogance excessive... Sûre d'elle, cela ne fait aucun doute. Non, elle n'attache pas plus de vigilance que cela à son environnement. Elle sait ne pas courir de risques ici... Pas encore. Elle est concentrée sur l'essentiel, se rendre on ne sait où. Ne me regardez pas comme ça, moi aussi je l'ignore...
Hautaine ? Oui, sans doute un peu. Mais regardez le sourire qu'elle renvoit à ce passant. Il était rapide, je vous l'accorde. Mais il était là. Pas de misanthropie dans cette froideur. Juste une volonté de ne pas perdre trop de temps.

Vous saisissez à présent ? Oui, cette soi-disant beauté froide recèle bien plus de fêlures que vous auriez pu le croire. Hmm hmm, absolument, l'innocence n'a pas encore déserté cet être qui, il y a un instant, vous intimidait tellement. Alors certes, elle la barde derrière ce qu'elle appelle "principes". Le lui reprocheriez-vous ? Il ne fait pas bon être vulnérable à notre époque, vous le savez sans doute aussi bien que tout autre citoyen de cette ville. Cette Artemis qui braque ses dards sur les lueurs nocturnes ne sera jamais aussi impitoyable qu'elle-même le voudrait. Elle devra se contenter d'être professionnelle. Ainsi seulement, pourra-t-elle conforter cette image, et renvoyer ce reflet d'elle-même : celle envers qui on peut se tourner, quoiqu'il arrive.
Non, je vous arrête ! Rempochez votre comisération, les ailes d'ange lui iraient très mal. Elle sait ce qu'elle fait, et elle sait également que sa profession est faite de violence, de coups et de sang. Elle sait également que tout ne lui est pas dit. Mais telle est sa place en ce monde.

Bien sûr que je vous ai menti, elle vous a vu. Elle sait que nous la suivons, depuis le début. Mais vous ne risquez rien... Tant qu'elle-même ne risque rien.


Physique : Oh oh, je vous vois venir ! Oui, bien sûr, elle est belle. Mais pas tant que ça, lorsqu'on la regarde de plus près. Certes, elle est bien proportionnée et certes, elle prend sans doute bien plus soin de sa personne que la plupart des gens ici présents. Mais laissez-moi vous dire quelque chose : tout est dans l'attitude. Sa façon de poser sur vous ce regard impérieux, cette démarche à la fois gracieuse et déterminée...
Que sa posture soit naturelle ou le fruit du travail n'y change rien : elle attire l'attention.
Et puis, il y a toujours ce petit quelque chose de trouble. Cette étrange chaleur au sein du glacier. Ce doit être sa voix, lorsque l'on y pense. Une voix en harmonie avec le reste de sa personne. Douce et chaude, mais dont les harmoniques colorent chaque mot, du simple "bonjour" au discours le plus élaboré, d'une nuance injonctive. Une voix qui vous fait dire que, peut-être, sans doute, vous pourriez discuter avec elle, qu'elle accepterait, sans doute avec plaisir. Mais c'est vous qui n'osez pas. Pas elle.
Oui, c'est peut-être dommage que vous n'ayiez pas eu l'occasion de la voir mieux mise. Vous n'avez pas de chance, il n'est pas rare qu'elle fasse plaisir, aux autre autant qu'à elle-même, en revêtant d'absurdes volutes de soie rouge par exemple... Mais je suppose que ça n'aide pas lorsque l'on travaille.
Oh, quel dommage, elle a déjà disparu. Un coin de rue tourné et... pffft ! Envolée. C'est ainsi qu'elle est. Ainsi qu'elle se déplace. Non, non, ne la suivez pas, pas encore... Vous la reverrez bien assez tôt, c'est là une promesse. Bonne route, ami, ce fut un plaisir que de la suivre en votre compagnie.

Signe particulier : (tatouage, marques, etc) Aucun

*

Histoire: (la plus complète possible) :

"I'm a fountain of blood
In the shape of a girl..."

Qu'est-ce qu'un Noble ? A quelques très rares exception près, un Anobli dont l'on s'est contenté d'oublier l'ascension sociale. En plus ou moins de temps. Or, il se trouve que certaines personnes vivent plus ou moins bien cette période de latence, qui peut souvent durer. Les bienveillants les appelleront des perfectionnistes, les cyniques des névrosés.
Tiria Reks était l'une de ces névrosées. La perfection avait toujours été, pour elle, le seul objectif à atteindre, tout le reste étant au choix des jalons sur sa route ou des obstacles à éliminer. Avant d'aller plus loin, il faut mettre à son crédit une voix qui restera sans doute dans les mémoires de toute personne ayant les moyens d'acquérir une place à ses concerts. Un timbre au-delà du céleste, capable de faire vibrer l'éther et de renverser les piliers chtoniens. Une voix qui rappelait à chacun ce qu'il avait perdu et ce qu'il pouvait encore gagner. Une voix de cristal pour une âme de plomb.
Si, dans les débuts modestes de sa carrière - des salles municipales crasseuses, et un public composé principalement de quelques représentants du troisième âge - la fille de couturiers de la basse ville observait encore un comportement raisonnable, les choses changèrent rapidement lorsqu'un agent artistique la repéra. Après quelques semaines, Tiria mangea l'homme, au sens figuré. Aleph Kirjen était pourtant un roublard, mais il se trouva totalement dominé par ce petit bout de femme qui, à chaque parole qu'elle laissait échapper, parvenait à donner l'illusion que le monde tournait autour d'elle, que la survie de cette ville à la dérive découlait de son bonheur personnel. Aussi, deux mois à peine après leur rencontre, Tiria Reks devint Tiria Kirjen. Les premiers informés de la choses furent ses parents, dans une lettre par laquelle ils apprirent que leur fille ne désirait à présent entretenir aucun rapport avec eux.

Cet obstacle anéanti, la jeune femme put se consacrer totalement à sa carrière et à son asencion. Aleph avait un carnet d'adresse long comme le bras et, lorsqu'on le motivait suffisemment, pouvait organiser des représentations tout à fait convenables. Certes, cela le chargeait un peu en travail mais... il était l'homme de la maison, non ?
Entre deux représentations, parce que la cantatrice jugeait le moment opportun, elle décida de partager sa chambre trois nuit d'affilée avec son mari et conçut une fille qui eut la bonne idée de naître prématurée, épargnant ainsi à sa mère tout un mois de repos forcé. Une petite fille... on pouvait difficilement faire plus attendrissant, sur des photos. Et, l'argent commençant à rentrer en quantités, on pouvait engager du personnel pour la garder.
Cinq années passèrent ainsi. Tiria et Aleph presque toujours hors de chez eux, Deliah grandit un peu au hasard. La présence épisodique de sa mère était pour elle une récompense sublime. Mais un jour qu'elle eu l'outrecuidance de demander plus d'attention maternelle, la chanteuse darda sur elle un regard offusqué et répondit :

"Mérite-moi."

Ces deux mots orientèrent l'enfance et l'adolescence de Deliah qui s'appliqua, non seulement à n'encourir aucun reproche, mais également à surprendre sa génitrice le plus possible. Elle suivit avec application des courts de chants, auxquels Tiria mit fin après avoir entendu sa fille émettre un son d'une inquiétante pureté. Nullement découragée, Deliah se mit à la peinture, art apparemment inoffensif aux yeux de la jalousie pathologique de sa mère. Art auquel l'adolescente joignit la pratique régulière de l'escrime afin de s'entretenir physiquement. Bien entendu, ces efforts ne furent absolument pas récompensés : en effet, la carrière de Tiria portait enfin ses fruits. Elle fut annoblie l'année des dix-sept ans de sa fille. La famille aménagea dans un appartement de la Haute Ville.
A peine les meubles posés, de nouvelles angoisses assaillirent la cantatrice. Aux yeux de ses prestigieux voisins, elle devait passer pour une parvenue, une petite noblionne à peine arrivée dans leur univers. Il fallait qu'elle se forge une nouvelle identité. Une nouvelle façon d'être.
C'est ainsi que, un bon jour, Alpeh ne rentra pas chez lui. Jamais. Et, comme souvent dans la Haute Ville, personne ne se posa de questions, étant donné que personne n'avait été averti. Qui l'aurait pu ?

Deliah, peut-être. Mais Deliah, peu à peu, perdait de sa substance. Noyée dans le besoin de reconnaissance de sa mère, elle n'était plus qu'une coquille vide, dénuée de toute volonté propre. La petite fille mourait peu à peu, et pourrait bientôt être remodelée à l'image de ce que Tiria souhaiterait.

Mais, c'est à ce moment là que l'ancienne logique des contes, des légendes et des fées reprit, pour le temps d'une seconde, ses droit immémoriaux. Un miracle eu lieu. Ce miracle furent trentes centimètres de métal qui traversèrent l'épaule de la jeune fille durant l'un de ses cours d'escrime. Deliah s'était montrée par trop audacieuse dans un duel contre son professeur. Celui-ci, plus affolé par l'état de santé de son élève que par le fait d'avoir blessée une Noble, s'empressa de soigner son élève. Et, comme de bien entendu, échangea quelques mots avec elle. La parole coulait, libérée des contingences habituelles, tandis que le sang, peu à peu coagulait. L'escrimeuse éprouvait une sensation étrange. La douleur l'avait ramenée à la réalité une réalité que, petit à petit, elle s'était mise à abandonner.
Elle parla à l'homme de sa vie. De son absence de vie. Et le résultat fut surprenant.

Elle reçut un coup de poing en pleine mâchoire.

Estomaquée, elle leva les yeux sur son mentor. Elle vit des larmes briller aux comissures de ses yeux.

"Bats-toi. Ne sois pas faible. Ne sois pas lâche."

Un fer rouge brûlait Deliah à l'épaule. Etait-ce cela, être vivant ? Ressentir la même brûlure au visage tandis que l'on rougissait ? Que l'on sentait la honte vous envahir ? Peut-être. Ce jour là, elle fut chassée du cours d'escrime. Elle ne pourrait y revenir que lorsqu'elle déciderait d'être elle-même.

...

La chambre dans laquelle elle parvint à loger était petite mais suffisante pour ses maigres besoins. Tiria avait hurlé et, une fois de plus, son joli visage s'était déformé sous l'effet de la colère. Pour la première fois de sa vie, quelque chose lui échappait. Et elle ne pouvait le retenir.
Que fait-on lorsque l'on est une Noble par le sang, que l'on a à peine vingt ans ? Trop haut pour la ville basse, trop bas pour la ville haute... il reste les entre-deux...

L'Enkidu avait besoin de bras... Elle avait tout à offrir. Et peut-être pourrait-elle se faire pardonner. En protégeant cette ville.

Durant cinq ans, Deliah retourna souvent au cours d'escrime.

Fiche validée ^^ Bon jeu!